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GAEC Clair Argent, un semoir à dents autoconstruit

(De g. à d.) Cyril et Stéphane Oudin travaillent ensemble sur l’exploitation ©Marion Falibois.
(De g. à d.) Cyril et Stéphane Oudin travaillent ensemble sur l’exploitation ©Marion Falibois.

Dans les Vosges, Cyril et Stéphane Oudin ont construit eux-mêmes leur semoir à dents fines, pour le semis direct. L'idée leur est venue il y a trois ans, après avoir visionné plusieurs vidéos sur internet.

«Nous sommes deux frères associés en GAEC. Notre exploitation est principalement laitière avec 700.000 l de référence fournis à la laiterie de Rians à Neufchâteau. Nous avons 75 vaches laitières et nous sommes en phase de changement de race pour passer en Jersiaises. Notre SAU totale est de 254 hectares : 80 ha d’herbe et le reste en cultures de vente dont 50 ha de maïs épi» explique Cyril Oudin.

Inspiration et autoformation

Comme dans la plupart des cas d’auto construction, les frères Oudin ont eu l’idée de fabriquer leur propre semoir à dents pour des raisons économiques. «J’ai commencé à me renseigner pour acheter un semoir pour faire du semis direct. Puis, compte tenu des tarifs des semoirs à disques je me suis tourné vers les semoirs à dents» explique Stéphane. «J’ai aussi visionné beaucoup de vidéos sur YouTube, j’ai pris des idées un peu partout. La vidéo qui a été la plus déterminante a été celle d’un agriculteur, Fabien Labrunie, qui expliquait le principe de la dent fine. Au départ je me renseignais pour fabriquer un semoir à disques mais c’est trop complexe» ajoute-t-il. «Après c’est de la mécanique de précision, c’est vraiment une conception complexe» confirme son frère. «C’est pour cela que nous nous sommes orientés vers le semoir à dents : c’était ce qu’il y avait de plus simple à faire : à partir du moment où nous avons la dent et le soc, il suffit d’emmener la graine jusqu’en terre. Obtenir des levées homogènes est déjà une réussite» annonce l’agriculteur.

Composition du semoir

Une fois la décision prise, les deux associés ont rassemblé les éléments nécessaires à la construction. «Je suis parti sur la base de mon semoir Venta Kuhn, à l’origine j’avais une herse rotative en-dessous. J’ai récupéré un vibroculteur de 4m50 et j’ai refais un châssis pour pouvoir poser la trémie du semoir dessus. Les dents ont été récupérées sur un vieux canadien. Pour les pointes je les ai achetées et j’ai inventé le modèle de pied de semi. Pour le support j’ai pris du PEHD 32, des brides et un profilé de 40x60mm. J’ai acheté des pointes fines AgriCarb 12mm pour que lorsque la graine tombe, elle soit recouverte par le flux de terre qui se génère.» «Le principe de la dent fine est de créer une vague de terre qui contourne bien la pointe et se rebouche toute seule derrière» explique Cyril.

Résultat, après de longues semaines de travail : le semoir à dent de 4,80 m de large, équipé de 24 dents espacées de 20 cm était prêt.

Depuis 2020, le semoir à dents a évolué et les 24 pointes fines sont maintenant surmontées de deux trémies ©Marion Falibois.
Depuis 2020, le semoir à dents a évolué et les 24 pointes fines sont maintenant surmontées de deux trémies ©Marion Falibois.
Depuis son boitier, l’exploitant a accès aux données transmises pas les moteurs des trois trémies ©Marion Falibois.
Depuis son boitier, l’exploitant a accès aux données transmises pas les moteurs des trois trémies ©Marion Falibois.
Les dents du semoir sont implantées de manière à pouvoir semer entre les rangs de maïs au stade 6-8 feuilles ©Stéphane Oudin.
Les dents du semoir sont implantées de manière à pouvoir semer entre les rangs de maïs au stade 6-8 feuilles ©Stéphane Oudin.
Après plusieurs années d’usage, les exploitants sont satisfaits de leur outil ©Stéphane Oudin.
Après plusieurs années d’usage, les exploitants sont satisfaits de leur outil ©Stéphane Oudin.