Vous êtes ici

Aux petits soins pour ses butineuses

Isabelle Blaudez travaille en bonne entente avec les agriculteurs, chez qui elle installe ses ruches. Crédit photo : A. HUMBERTCLAUDE
Isabelle Blaudez travaille en bonne entente avec les agriculteurs, chez qui elle installe ses ruches. Crédit photo : A. HUMBERTCLAUDE

Ancienne commerciale, Isabelle Blaudez s’est reconvertie dans l’apiculture, une activité qu’elle pratique en bonne entente avec les agriculteurs, et qui lui permet de limiter ses déplacements.

Résidant à Butgnéville, Isabelle Blaudez s’est installée en apiculture en 2017, avec une cinquantaine de ruches. « J’étais commerciale en produits de deuxième transformation du bois », explique-t-elle, un métier qu’elle exerçait près de Nancy, et dans toute la région. Pour des raisons familiales, souhaitant se rapprocher de son domicile, elle s’est lancée dans cette nouvelle activité. « J’avais déjà quelques ruches, pour occuper mon temps libre. Ayant un BTS agricole, j’ai suivi une formation apicole par correspondance avec le lycée agricole de Vesoul» explique la jeune femme, âgée d’une quarantaine d’années, et maman d’un jeune garçon.

« Pas l’année du siècle »

Un stage chez un apiculteur professionnel, Guillaume Dronet à Commercy, lui a permis de compléter sa formation et ses connaissances pratiques.  Après avoir suivi le parcours à l’installation, Isabelle Blaudez a démarré avec une cinquantaine de ruches. La première année a été consacrée à doubler son cheptel et à constituer ses propres colonies, à partir des essaims qu’elle possédait. « En stage j’ai appris à élever des reines et à produire mes propres essaims ». Une économie appréciable sachant qu’un essaim coût autour de 150 €. Elle a aussi investi dans des ruches et du matériel, extracteur notamment.

Désormais, elle possède 380 ruches, et fait partie des rares apiculteurs professionnels meusiens. Son objectif de 400 ruches aurait dû être atteint cette année, mais a été contrarié par la météo. « L’année a été difficile psychologiquement ; le printemps a été catastrophique, il y a eu très peu de fleurs, et les abeilles n’ont pas pu en profiter à cause de la pluie ; les acacias ont gelé, les fleurs des tilleuls ont été rincées par les pluies de la mi-juillet», confie l’apicultrice. Elle a même dû nourrir ses abeilles pour éviter qu’elles ne meurent de faim, les ruches étant « vides de miel ». Heureusement, il y a un peu de rattrapage cet été, grâce à la floraison des tournesols, « mais ce ne sera pas l’année du siècle ».

Production tracée

Durant la saison, Isabelle Blaudez déplace ses ruches à proximité des champs et des plantations, au gré des floraisons, notamment de colza, et après avoir contacté les agriculteurs. « Je suis toujours bien reçue », assure-t-elle.  Equipée d’un 4x4 et d’un camion plateau, elle emmène aussi ses ruches jusque dans la Marne, pour la floraison de la luzerne, et dans les Vosges pour les sapins.

Le miel mis en fûts est collecté par une coopérative du Jura, « Les compagnons du miel », qui réunit environ 130 apiculteurs professionnels.  « La production est tracée, par type de miel et par région, et nous avons une charte interne qui garantit l’origine française » explique l’apicultrice, pas tentée par la vente directe. « Je préfère être dans mes ruches et m’en occuper correctement ».

Membre du Gds apicole, Isabelle est aux petits soins pour ses petites protégées ; elle les traite contre le varroa, un parasite qui fait des ravages ; elle n’a jusqu’à présent pas eu de souci avec le frelon asiatique, ni avec les produits phytosanitaires. « Les agriculteurs respectent les règles, je n’ai jamais eu de morbidité sur mes ruches suite à un épandage » assure-t-elle. Par contre, elle a subi pour la première fois cette année le vol d’une ruche, et avec elle, « tout le travail réalisé en amont ».