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Contrat bovin, un levier pour mieux vendre

Cédric Mandin (secrét. gén. FNB) : «renverser la logique selon laquelle l’amont est toujours la variable d’ajustement » des marchés. Crédit : A. HUMBERTCLAUDE
Cédric Mandin (secrét. gén. FNB) : «renverser la logique selon laquelle l’amont est toujours la variable d’ajustement » des marchés. Crédit : A. HUMBERTCLAUDE

Lors d’une réunion à Bras-sur-Meuse, Cédric Mandin, secrétaire général de la Fédération nationale bovine, a fait la promotion de la contractualisation en viande bovine, obligatoire pour certaines catégories d’animaux depuis le 1er janvier.

La loi Egalim 2 a étendu la contractualisation à la vente de bovins viande, dès le premier acheteur, depuis le 1er janvier . La règle s’applique pour certaines catégories d’animaux : jeunes bovins, génisses et vaches de race à viande, signe officiel de qualité, avant d'être étendue aux broutards au 1er juillet prochain, puis à toutes les catégories de bovins au 1er janvier 2023.

Un vrai bouleversement pour la filière et les éleveurs peu habitués à rédiger des contrats. C’est pourquoi la FDSEA avait invité Cédric Mandin, secrétaire général de la FNB, pour expliquer ce changement. Il était accompagné de Thierry Rapin, directeur de la FNB. Devant une trentaine d’éleveurs réunis le 6 janvier, en présence de Jean-Guillaume Hannequin, président de la FDSEA, le responsable syndical a  rappelé les objectifs de cette loi, en particulier «de donner des leviers supplémentaires», pour «renverser la logique selon laquelle l’amont est toujours la variable d’ajustement» des marchés. Il a invité vivement les éleveurs à se saisir rapidement de ce nouvel outil. La Fédération nationale bovine a établi un modèle de contrat, que le responsable syndical, éleveur Charolais en Vendée, a détaillé point par point.

Indicateur de coût de production

Ces contrats doivent être souscrits pour une durée minimale de trois ans ;  ils doivent indiquer la catégorie d’animaux, les volumes concernés, la période de livraison, ainsi qu’une «formule de prix». La FNB conseille d'utiliser une formule de calcul plutôt qu'un prix fixe, car «il n’est pas question de se verrouiller de se déconnecter du marché» a insisté Cédric Mandin ; mais elle préconise d'intégrer dans cette formule un indicateur de coût de production, calculé selon une méthode validée par un accord interprofessionnel, et qui «n’est pas opposable». 

«Toujours une négociation »

Mais comment faire accepter par son acheteur de souscrire de tels contrats ? Cédric Mandin a rappelé que le contrat apporte aussi la garantie d’être approvisionné, à une période où le cheptel bovin diminue. Quant à la formule de fixation du prix, «un contrat n’est pas une arme absolue, il résulte toujours d’une négociation entre deux acheteurs, et peut toujours être modifié par un avenant», a-t-il argumenté. Différentes clauses permettent aussi d'apporter une certaine souplesse, notamment concernant les volumes ou les périodes de livraison. Le contrat n'est pas obligatoire pour la vente sur les marchés, ni la vente directe, et en dessous d'un certains chiffre d'affaires (10.000 € pour le vendeur, 100.000 € pour l'acheteur).

La FDSEA dispose de ce contrat type et peut conseiller les éleveurs pour en faire le meilleur usage.