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Le choix d’un retour à l’herbe au GAEC du Wassieu

David Grandjean : «j’avais l’impression d’être arrivé au bout d’un système». Photo : A. H.
David Grandjean : «j’avais l’impression d’être arrivé au bout d’un système». Photo : A. H.

À Brieulles-sur-Meuse, David Grandjean a décidé d’augmenter la part de l’herbe dans l’alimentation du troupeau laitier. Un virage important qui s’accompagne de l’introduction progressive de deux nouvelles races.

Le GAEC du Wassieu à Brieulles-sur-Meuse exploite 225 ha de SAU, dont 85 ha de prairies, et élève un troupeau de 90 vaches laitières, et une quinzaine de bœufs par an. Après avoir utilisé un robot de traite pendant une dizaine d’années, les deux associés, David Grandjean et Henri Autret, ont décidé de s’en séparer et de remettre en service, l’an dernier, leur ancienne salle de traite, après l’avoir agrandie pour passer de 2 x 6 à 2 x 8 postes, avec une machine à traire achetée d’occasion.

«Avoir des vaches qui pâturent»

«J’avais l’impression d’être arrivé au bout d’un système», explique David Grandjean, estimant que les résultats, en particulier économiques, «n’étaient pas à la hauteur», malgré une production autour de 10.000 l de lait par vache. Il a donc décidé d’opérer un virage, en augmentant la surface en prairies de l’exploitation, pour «avoir des vaches qui pâturent».

«Désormais, l’alimentation des vaches laitières repose moitié sur l’herbe et moitié sur le maïs, contre seulement un tiers d’herbe avec le robot», explique l’éleveur. Une dizaine d’hectares ont ainsi été remis en herbe à l’automne. «Avec le robot, les vaches avaient seulement un parcours de 3 ha, désormais, elles disposent de 15 ha», apprécie David Grandjean. Il lui a fallu reprendre l’habitude d’aller chercher les animaux matin et soir pour la traite. Mais cela ne semble guère être un problème pour l'éleveur. Et si les vaches rentrent un peu plus sales par temps humide, «elles ont beaucoup moins de problèmes de pattes», apprécie-t-il.

Du maïs «par sécurité»

Les pâtures sont réparties en deux parcelles, parallèles au bâtiment, où les vaches reviennent une semaine sur deux. «C’est trop court pour permettre une bonne repousse de l’herbe», constate David Grandjean. Il réfléchit à un aménagement des clôtures pour constituer trois parcelles. À terme, son souhait est d’atteindre une vingtaine d’hectares de pâtures.

Ce printemps, l’herbe représente plus de la moitié de la ration, contribuant au respect des critères de la démarche Bleu Blanc Cœur, dans laquelle l’élevage est engagé depuis 2019. «Les acides gras omégas 3 sont surtout dans l’herbe jeune», souligne l’éleveur, qui peut ainsi se passer du lin distribué dans la ration hivernale.

En plus de la remise en herbe, David Grandjean a augmenté sa surface de luzerne, qui atteint 12 ha, cette année. Il ne souhaite pas cependant passer au «tout herbe», mais conserver une part de maïs, «par sécurité», et parce que «j’ai besoin du grain sec dans la ration».

Deux nouvelles races

Ces changements d’alimentation s’accompagnent d’une évolution du troupeau, par l’introduction progressive de deux nouvelles races, en plus de la Prim’Holstein : la Brune, «pour sa rusticité et son taux protéique», et la Pie Rouge des plaines, «pour son taux butyreux, et pour amener de la couleur». Quant aux Prim’Holstein, elles resteront présentes, «pour la production», d’autant «qu’elles se portent mieux dans mon nouveau système». Les nouvelles races sont introduites par croisements successifs sur les noires et blanches ; plusieurs vaches à dominante Brune sont déjà présentes dans le troupeau, et les premiers veaux Pie Rouge sont nés.

Lire l'article complet dans notre Dossier spécial HERBE du vendredi 26 mai.

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