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Ovins : recrudescence de cas de Schmallenberg

plusieurs élevages ont subi des cas cliniques, avec naissances de nouveau-nés présentant les malformations caractéristiques. Crédit : A.HUMBERTCLAUDE
plusieurs élevages ont subi des cas cliniques, avec naissances de nouveau-nés présentant les malformations caractéristiques. Crédit : A.HUMBERTCLAUDE

Depuis quelques semaines, les remontées « terrain » d’un certain nombre d’éleveurs d’ovins du département indiquent que le virus Schmallenberg (SBV) a circulé assez fortement durant la saison de pâturage 2021 (été-automne), annonce le Groupement de défense sanitaire de la Meuse. 

En effet, plusieurs élevages ont subi des cas cliniques, avec naissances de nouveau-nés présentant les malformations caractéristiques du Schmallenberg (SBV) : membres raides, allongés, malformés, …Le nombre d’animaux atteints, souvent limité, peut être plus importants dans certains élevages.

Circulation à bas bruit

Cette recrudescence est très probablement liée à la circulation du SBV à bas bruit depuis plusieurs années sur notre territoire. En outre, le renouvellement des populations de ruminants entraîne une augmentation de la proportion d’animaux naïfs au début de la saison vectorielle 2021.

En France, la surveillance du SBV réalisée entre 2012 et 2018  avait déjà permis de montrer une circulation du virus à bas bruit sur notre territoire, avec des différences d’intensité selon les années (cyclicité tous les 4-5 ans, une intensité plus forte).

Le virus de Schmallenberg n’affecte que les ruminants. La forme majeure de la maladie est congénitale : le fœtus est infecté au cours de la gestation (le deuxième mois chez les petits ruminants, et entre 80 et 150 jours de gestation chez les bovins). En règle générale, les brebis gestantes ne manifestent pas de signes cliniques lors de cette infection, ou des signes trop frustres pour être vus (fièvre, abattement, …). Plusieurs retours d’éleveurs font également constat de brebis vides avortées. Les agneaux naissent difformes, ce qui peut grandement compliquer la mise-bas et causer des lésions aux brebis.

Vaccination et prévention

La transmission du virus est essentiellement assurée par des culicoïdes (moucherons). Une particularité de cette maladie est qu’elle peut provoquer des lésions sur un agneau, alors que son jumeau est parfaitement sain. Deux Autorisations de mise sur le marché (AMM) ont été accordées par l'Agence nationale du médicament vétérinaire pour le vaccin Bovilis® SBV du laboratoire MSD Santé animale, et pour le vaccin SBVVAX® du laboratoire Merial. Selon les deux fabricants, l'immunité serait acquise trois semaines après la primo-vaccination (en une ou deux injections selon les protocoles). En revanche, la durée de l'immunité induite est encore indéterminée. L’autre mesure de prévention est  la protection la plus continue possible des animaux contre les insectes durant la saison de pâture.

En cas de suspicion, la réalisation d’analyse est possible, mais non obligatoire. Actuellement, il n’y a pas de caisse d’aide prévue pour indemniser les éleveurs. Ceux qui seraient très fortement touchés sont néanmoins invités à contacter le Groupement de défense sanitaire. Leur situation pourra être étudiée dans le cadre de la commission « caisse coup dur ».