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Prim'Herbe et Label Rouge, les débouchés de la viande au menu de la journée Arvalis

Pascal Kardacz, responsable élevage chez Lorca, a présenté le cahier des charges Prim'Herbe. Photo : A.Legendre
Pascal Kardacz, responsable élevage chez Lorca, a présenté le cahier des charges Prim'Herbe. Photo : A.Legendre

Les participants à la journée technique fourrages d’Arvalis, le 14 octobre à Saint-Hilaire-en-Woëvre, ont pu se rendre compte de l’impact économique des cahiers des charges Prim’Herbe et Label Rouge à travers des simulations.

Le 14 octobre, près de deux cents étudiants, conseillers et éleveurs se sont retrouvés à Saint-Hilaire-en-Woëvre, sur les terres d’Arvalis, pour une après-midi consacrée aux fourrages, mais pas seulement. Deux des quatre ateliers étaient consacrés aux débouchés de la viande : Prim’herbe, filière développée avec Carrefour, et Label Rouge. Objectif de ces deux initiatives : mieux valoriser les animaux.

Les intervenants se sont attardés sur leur impact économique pour les élevages, à travers plusieurs simulations. Dix scénarios ont ainsi été étudié par l’équipe des réseaux d’élevage du Grand-Est. Par exemple, pour un naisseur ayant quarante et une vaches allaitantes, vendant vingt broutards, dix réformes et neuf génisses de viande à trente mois.

« Nous avons simulé l’effet sur ce type d’exploitation de contractualiser ses génisses via Prim’Herbe. Nous avons fait l’hypothèse d’une augmentation du nombre de vaches allaitantes à quarante-cinq, et avec vente vingt-deux broutards, dix génisses Prim’Herbe et onze réformes. Avec des hypothèses de prix pluriannuelles à 4,30 €/kg pour une génisse Prim’Herbe et à 3,65 €/ kg pour une génisse de trente mois à 380 kg de carcasse, le naisseur pourrait gagner 4% d’EBE, soit 2100 € par an avec Prim’Herbe. Si on considère les prix de 2021, un peu plus favorables pour les génisses de trente mois et les vaches de réformes, l’écart tombe à 1400 € soit 2% d’EBE en plus », explique Florian Boyer, conseiller à la Chambre d’agriculture de Meurthe-et-Moselle. 

Prendre en compte les éventuels changements dans le système

Pour un même type d’éleveur naisseur, des hypothèses ont également été testées quant à l’impact du Label Rouge. En considérant que 25 % des génisses et vaches pourraient prétendre au Label Rouge, soit deux génisses et trois vaches de réforme, et avec un prix du Label Rouge soixante centimes au-dessus de celui du standard, « on obtient une plus-value de 1 000 € d’EBE. Si on envisage de passer 100 % des génisses et 70% des vaches en Label Rouge, la plus-value serait de 3 300 euros. Bien entendu, il faut considérer plusieurs indicateurs avant de se lancer comme l’écart de prix entre standard et Label Rouge ou encore les changements de système le cahier des charges Label Rouge impliquerait dans mon exploitation », explique Céline Zanetti, conseillère à la Chambre d’agriculture de Moselle.

En effet, le cahier des charges Label Rouge demande une alimentation non OGM. Si l’éleveur la pratique déjà, le Label Rouge n’entrainera pas de surcoût sur ce point précis, mais sinon, la maitrise du surcoût des correcteurs azotés non OGM sera à prendre en compte dans la réflexion. « Tous les résultats de simulation sont publiés dans un dossier Inosys réseaux d’élevage Grand-Est/Ile de France, nommé "Quels produits pour quels marchés ?" », ajoute Céline Zanetti.