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Un pâturage dynamique à l’ombre des panneaux solaires

Richard Henry : «Les animaux restent de 24 à 72 heures maximum sur une même parcelle». Photo : A. H.
Richard Henry : «Les animaux restent de 24 à 72 heures maximum sur une même parcelle». Photo : A. H.

Berger transhumant, Richard Henry fait pâturer ses quatre cents brebis sur l’ancienne base aérienne de Marville, devenue une importante centrale solaire. Si le troupeau a une fonction d’entretien, l’éleveur compte bien tirer le meilleur parti de ces prairies.

D’abord berger en alpage, Richard Henry a travaillé pendant trois ans en micro entreprise pour un groupement pastoral dans le Jura. «J’avais la responsabilité de gérer 1.200 ha de pâturage et un troupeau de 850 génisses», explique-t-il. Une expérience enrichissante qui a contribué à sa passion «pour la gestion de l’herbe et des ruminants», explique-t-il.

Une mission d’entretien

Aussi, lorsque le projet de créer une centrale photovoltaïque sur l’ancienne base militaire de Marville, a fini par émerger, le jeune éleveur, âgé de 29 ans, s’y est intéressé. Installé fin décembre 2019, il ne dispose pleinement des lieux que depuis l’hiver dernier, après les travaux qui ont duré deux ans. 

Sa troupe de 400 brebis de race Mérinos de l’Est a pour mission d’entretenir le site. «Le cahier des charges prévoit que l’herbe ne doit pas dépasser une hauteur de 60 cm» précise l’éleveur. Une contrainte qu’il se doit de respecter, car à défaut, il devrait broyer l’herbe, opération compliquée vu la difficulté de passer avec un engin.

Des lots de 80 à 100 brebis

La conduite du troupeau vise à valoriser au mieux ces prairies, même si l’éleveur se considère, pour cette première année, «dans une période de transition». «Les animaux pâturent sous les panneaux en bénéficiant de la pousse d’automne. En novembre, le troupeau part en transhumance chez les agriculteurs des villages environnants. Les animaux pâturent d’abord les couverts, puis les bords de rivière avant les inondations, et enfin les luzernes. Les béliers transhument avec le troupeau», explique Richard Henry. 

L’agnelage dure deux à trois semaines «cette année, il a débuté le 10 février, et les premières sorties en pâture ont eu lieu le 28 février». Durant cette période, les brebis consomment une ration composée de foin de luzerne en libre-service et d’un mélange orge et maïs. «Mon objectif est que le troupeau reste le moins de temps possible en bergerie, afin de réduire les achats d’aliments», explique l’éleveur. 

Meilleur confort pour les animaux

En pâture, les animaux sont répartis par lots «de 80 à 100 brebis, plus les agneaux». Les parcelles ont une surface «de 1 à 6 ha, avec une forme la plus carrée possible, car les triangles sont mal pâturés, explique l’éleveur. Les animaux restent de 24 à 72 heures sur une même parcelle». Chacune dispose d’un point d’eau installé. 

Par ailleurs, l’éleveur a constaté un intérêt par rapport au bien-être animal. «Les panneaux apportent un confort thermique ; les animaux se mettent à l’ombre quand il fait trop chaud, et s’abritent du vent en se plaçant du côté opposé, derrière l’installation». Ils peuvent aussi s’abriter de la pluie, et ainsi rester toujours au sec.