La plantation de haies et d’arbres en terrain agricole ne s’improvise pas. Pour mettre toutes les chances de réussite de son côté, une démonstration s’est déroulée à l’Epl agro à Bar-le-Duc, qui se lance dans un projet d’agro foresterie.
« La plantation d’une haie engage pour des décennies ; elle ne doit pas se faire n’importe comment », mettait en garde Arnaud Appert, conseiller forestier de la Chambre d’agriculture, lors d'une journée de démonstration à l’Epl Agro. Pour réussir une plantation, des règles sont à respecter, dont en premier lieu « une étude du sol précise : profondeur, structure, texture... », pour permettre un bon développement des plants.
« Travailler le sol sans le mélanger »
Car dans les parcelles agricoles, « les sols sont souvent compactés». La préparation « doit permettre à l’arbre d’exploser son système racinaire », c’est-à-dire que ses racines puissent explorer le sol en profondeur. Il faut notamment «travailler le sol sans le mélanger, et perforer les couches tassées », sachant que la préparation peut différer selon le type de sol.
L’enjeu est particulièrement important en agro foresterie, «car le système racinaire de l’arbre doit descendre sous les cultures associées, pour éviter la concurrence pour l’eau », expliquait Arnaud Appert. Si les racines ne peuvent pas se développer en profondeur, il y a aussi un risque de chute de l’arbre par la suite. L’enjeu est aussi important pour le climat : « le réchauffement est là, il faut que les arbres poussent », souligne Arnaud Appert.
Différents matériels spécifiques étaient présentés par leur concepteur, Claude Becker, dont un culti-soussoleur, adapté pour la plantation dans tous types de sol.
Projet agro foresterie
Plusieurs chantiers marquaient le démarrage d'un projet agro foresterie lancé par l’Epl agro, avec le concours de la Chambre d’agriculture. Il s’agissait d’implanter deux haies en bordure de parcelles de prairies pâturées par les vaches laitières. « L’objectif de ce projet pédagogique est d’abord de montrer l’exemple, explique Christophe Bruvier, responsable de l’exploitation, les haies apporteront de l’ombre aux animaux, auront un effet coupe-vent, et favoriseront la biodiversité », explique-t-il. Différentes espèces devaient être installées, des essences arbustives peu exigeantes (prunelier, neprun purgatif, camérisier, fusain d’Europe...) alternant avec des arbres (chênes sessiles, érables champêtres, cormier...). Des espèces choisies pour leur capacité à s’adapter au changement du climat, dont certaines peu communes dans la région, tels que l’aulne de Corse ou le châtaigner.
L’Epl agro prévoit aussi plusieurs alignements d’arbres dans une parcelle de cultures. Soit au total, plus de 4 km de haies et arbres alignés pour l’ensemble du projet. Les plants seront protégés par une gaine, et un paillage. Limite du projet toutefois : la difficulté de trouver des plants. C’est pourquoi il est conseillé de s’y prendre bien à l’avance, pour envisager une plantation.
