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Comment intégrer un exosquelette

La MSA a organisé une conférence sur le thème de l’exosquelette. Photo : A. J.
La MSA a organisé une conférence sur le thème de l’exosquelette. Photo : A. J.

Pour réduire les troubles musculo-squelettiques et soulager les postures contraignantes lors d’une tâche physique et répétitive, l’exosquelette peut être une solution. Mais attention, il n’est pas adapté à toutes les situations.

Dans sa mission de prévention des risques professionnels, la MSA a la volonté d’être présente sur les nouvelles technologies. Si elle n’a pas un rôle commercial, elle doit pouvoir répondre aux questions de ses adhérents. C’est pourquoi, à l’occasion de Verdun Expo, elle a organisé une conférence sur le thème de l’exosquelette, un outil aux accents futuristes qui a pour vocation de préserver la santé des travailleurs.

Une démarche méthodologique

Clémence Dufresne, ergonome, et Stacy Tellier, conseillère en prévention, ont balayé les idées reçues sur cet outil. Si les exosquelettes servent à soulager les postures contraignantes lors des opérations de manutention et à réduire les troubles musculo-squelettiques, ils ne sont pas pour autant adaptés à toutes les conditions et les situations de travail, ni à toutes les personnes.

«Dans un premier temps, il faut analyser son activité et identifier les tâches et les actions effectuées ; puis définir les contraintes qu’elles engendrent, tout en regardant l’environnement» expliquent-elles. Pour cela, elles préconisent de créer un arbre décisionnel «pour savoir comment supprimer ces contraintes et améliorer ses conditions de travail en adaptant une nouvelle organisation». La MSA peut également accompagner les exploitations dans l’élaboration du protocole d’évaluation.

Ensuite seulement, vient le choix du modèle. Il en existe des actifs (motorisés) et des passifs (non motorisés), pour différentes situations : pour le dos, pour les membres inférieurs ou les membres supérieurs, ou pour le corps entier. Mais tout le monde ne peut pas en porter un. «Par exemple, si l’opérateur porte déjà quelque chose sur le dos, il ne peut pas se rajouter un exosquelette» soulignent les animatrices.

Une phase de test nécessaire

Attention, intégrer un exosquelette, c’est aussi introduire potentiellement de nouveaux risques. «Il faut notamment identifier les contraintes liées à l’envergure de l’exosquelette, lors des déplacements dans la fosse et les passages d’hommes, sur une ferme laitière» citent-elles en exemple. Certains modèles motorisés pèsent entre 3 et 5 kg, et s’ils sont mal utilisés ou mal formatés, ils peuvent même apporter de nouveaux maux pour les salariés. Une phase de test sur la durée est nécessaire avant d’envisager un achat définitif.

Nicolas Berna, commercial en équipement de protection individuel, confirme qu’il faut «un accompagnement et une période d’adaptation» mais aussi «une acceptation sociale». Venu avec un harnais passif permettant un maintien du dos, il a expliqué le rôle des différents ressorts permettant de redresser le dos et corriger la posture. Plusieurs tailles existent en fonction des morphologies. Cette référence est légère et s’enfile rapidement, elle permet une grande liberté de mouvement. C’est l’un des exosquelettes les moins cher de sa catégorie ; il faut compter 850 € pour un achat.