Après le confinement, Émilie Lanher, a rejoint l’exploitation de ses parents, suite à une vocation tardive. Avec le soutien de sa famille, elle a su adapter les activités de la ferme en se diversifiant avec un élevage de volailles.
Émilie Lanher, fille d’exploitants agricoles, a eu une première vie dans le monde de la coiffure avant de reprendre, l’an dernier, la ferme familiale située à Fresnois, hameau de Montmédy.
Pendant le confinement, la jeune femme ne peut plus exercer son métier, elle en profite pour aider ses parents à la ferme. Ensemble, ils «aménagent un petit élevage de volailles dans une vieille roulotte abandonnée». Mais ce qui devait être un simple poulailler familial s’est transformé, de fil en aiguille, en un élevage de six bâtiments permettant d’accueillir 300 volailles chacun. «On a eu de la demande et l’idée de diversifier les activités sur la ferme a pris de plus en plus d’ampleur» explique la jeune femme.
L’EARL du Sart, est une ferme de polyculture-élevage conduite de manière raisonnée par Annie et Patrick Lanher. À quelques mois de la retraite, la transmission s’est faite de manière presque inattendue pour les agriculteurs qui avaient vu leurs trois filles partir vers d’autres horizons professionnels.
Un atelier de volailles fermières
L’installation officielle d’Émilie, en association avec sa mère, a eu lieu en octobre 2021, en même temps que la construction des six poulaillers, la création d’un abattoir et d’un atelier de transformation ainsi que l’ouverture d’un magasin. Durant cette dernière année, la jeune agricultrice a suivi plusieurs formations. Elle est soutenue dans son projet par son compagnon et ses deux filles de 7 et 10 ans.
Les bâtiments d’élevage disposent chacun de parcours herbeux. «Tout est automatisé. Les portes s’ouvrent à 10 h le matin et se ferment à la tombée de la nuit» explique-t-elle. L’éleveuse achète les poulets, des blancs, cou-nus et rouges, à cinq semaines à Chaumont-sur-Aire. Les animaux sont nourris à base de pois, blé et maïs cultivés sur la ferme et un complément de minéraux. Ils sont abattus à partir de 80 jours, lorsqu’ils pèsent entre 1,5 et 2 kg. «Actuellement, j’abats environ 60 volailles par semaine» souligne-t-elle. En plus de la vente directe, l’exploitation collabore avec les restaurateurs et les épiceries locales.
Dans son atelier de transformation, Émilie cuisine ses volailles en mousse de foie au Porto, en gésier confit... Elle pratique également la vente au détail, et le samedi midi, elle vend des poulets rôtis à la broche.
Tournesol, noix et caméline
Toutefois, l’agricultrice reste attentive et inquiète face à la présence de l’influenza aviaire dans la région. «Nous rencontrons des difficultés à avoir des animaux» souligne-t-elle. Pour les fêtes de fin d’année, «on restera sur des poulets farcis ou de la poularde» déplore-t-elle.
En parallèle, la famille Lanher s’est lancée dans la production d’huiles de tournesol, de noix et de caméline. La presse est située dans l’ancienne laiterie qui ne sert plus depuis 2015. «L’an dernier, la production est montée à 3.500 litres d’huile de tournesol et 1.000 bouteilles d’huile de noix» explique Patrick Lanher. «Alors qu’il y avait une pénurie dans les supermarchés, nous en avions» ajoute sa fille. L’huile est vendue sur place mais également dans des épiceries locales en France et en Belgique.
Si Émilie fourmille d’idées, sa sœur Sabine s’est aussi lancée dans la transformation en créant des savons avec les huiles de la ferme sous le nom de «la Petite Savonnerie by Sabine».
