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Projet culturel : le choix de rester ou partir

Coralie Leblan (à g. au 1er rang) et sa troupe ont présenté les prémices du spectacle «Faire parler la terre» aux jeunes lycéens impliqués dans le projet. Photo : A. J.
Coralie Leblan (à g. au 1er rang) et sa troupe ont présenté les prémices du spectacle «Faire parler la terre» aux jeunes lycéens impliqués dans le projet. Photo : A. J.

Se basant sur son expérience personnelle, Coralie Leblan, fille d’une famille d’agriculteurs meusiens, construit un projet artistique et culturel sur les enjeux de la transmission des exploitations agricoles. Avec les membres de sa compagnie, elle a collecté des témoignages de jeunes pour réaliser une web-série documentaire, avant la présentation du spectacle «Faire parler la terre», à découvrir en novembre.

Originaire de Villotte-sur-Aire, Coralie Leblan aurait pu avoir un avenir tout tracé dans la ferme familiale qui appartenait à ses grands-parents avant d’être exploitée par ses parents. Mais ce n’est pas le chemin qu’elle a suivi -ses frères non plus d’ailleurs-, à l’heure où de nombreux agriculteurs se posent la question du devenir de leur exploitation. Coralie Leblan a fait le choix de devenir comédienne, laissant la ferme entre les mains de ses cousins.

Après plusieurs années de théâtre et de rencontres, elle revient sur ses terres natales en tant que directrice artistique de la compagnie «Les moitiés sont des tiers», avec un projet de territoire : «Faire parler la terre».

Une collecte de paroles

S’interrogeant sur ses choix et plus globalement sur les enjeux de passation dans le milieu agricole, elle a souhaité solliciter de jeunes ruraux avec «l’envie de questionner ceux qui partent et ceux qui restent. Mais aussi leur attachement au territoire, à leur héritage familial, à leurs souvenirs…» explique-t-elle.

Accompagnée d’une partie de son équipe, elle a collecté les paroles de 80 lycéens en formation dans quatre établissements agricoles du Grand Est (Bar-le-Duc, Somme-Vesle, Wintzenheim et Mirecourt). La jeune femme a souhaité «donner la voix à leurs doutes, leurs ambitions, leurs réflexions, leurs choix d’avenir… Il y avait une grande liberté d’expression» souligne-t-elle. Ces témoignages ont été retranscrits de manière brute, en capsules vidéo «comme un tissage de leurs paroles», avec un constat de maturité et de réalisme dans leurs propos, constituant ainsi une web-série documentaire de seize épisodes dont un nouvel opus sort tous les quinze jours sur Youtube.

Ils ont aussi été une source d’inspiration pour le spectacle «Faire parler la terre». Car, en parallèle à ce volet, la compagnie travaille sur une création théâtrale qui s’inspire de la vie de Coralie Leblan. Sur une exploitation agricole meusienne, trois enfants rêvent d’ailleurs : une histoire de passation, de succession et de continuité.

Les jeunes acteurs du projet se sont rencontrés pour la première fois, mardi 4 avril, au théâtre de Bar-le-Duc, pour échanger sur cette expérience. Ils ont eu l’occasion de découvrir les prémices du spectacle inspiré de leurs récits. La première restitution de «Faire parler la terre» est prévue le 7 novembre à Bar-le-Duc.

 

Un partenariat avec la Chambre d’agriculture de la Meuse

La compagnie peut compter sur de nombreux partenaires qui soutiennent le projet artistique et culturel «Faire parler la terre», dont la Chambre d’agriculture qui est devenue rapidement un allié privilégié. La thématique développée autour de l’installation, la ruralité et l’agriculture de demain est entrée en résonance avec l’action de l’institution qui encourage l’installation de nouveaux agriculteurs et soutient la transmission dans un cadre familial et en dehors. «Ce projet participe à l’action que nous menons autour de l’enjeu majeur du renouvellement des générations en agriculture» a souligné Jean-Luc Pelletier, président de la Chambre d’agriculture.