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Des vendanges porteuses d’avenir

Lucie et Éloïse Antoine se sont associées avec frère et leur mère Évelyne (à d.).
Lucie et Éloïse Antoine se sont associées avec frère et leur mère Évelyne (à d.).

Au Domaine de la Goulotte à Saint-Maurice-sous-les-Côtes, l’avenir se construit en famille. Julien, Éloïse et Lucie, les trois enfants, viennent de réaliser leurs premières vendanges en tant que vignerons. Après la certification HVE obtenue récemment, ils ont plusieurs projets pour faire évoluer l’exploitation.  

«Franchement, c’est une belle récolte, propre et saine, on va encuver des beaux rouges», déclarait Lucie Antoine, le 8 octobre, alors qu’une vingtaine de vendangeurs s’activaient dans une parcelle de Gamay, à Saint-Maurice-sous-les-Côtes, «on a une belle charge et les degrés dont on a besoin». Avec sa sœur, Éloïse, et son frère Julien, elle s’est s’installée au début de l’année sur l’exploitation familiale.

«Une récolte dans les normes»

Le Domaine de la Goulotte a été créé par ses parents, Philippe et Évelyne Antoine, dans les années 1980, lors de la relance du vignoble des Côtes de Meuse. Il compte actuellement 6,5 ha de vignes, plantées en différents cépages, qui produisent des vins sous IGP Côtes de Meuse, et 9,5 ha de mirabelliers.

«Les vendanges ont débuté le 1er octobre avec le Chardonnay, utilisé surtout pour le vin mousseux, le Col de velours, fer de lance du domaine» explique Julien Antoine, 34 ans, l’aîné de la fratrie. Plus tardive que ces dernières années, la récolte s’annonçait prometteuse, malgré une météo capricieuse. «On revient à une récolte dans les normes, tant par rapport à la date que pour le degré alcoolique, autour de 11 à 12 degrés» poursuit le jeune vigneron. Les plantations ont échappé au gel printanier, et les maladies telles que le mildiou et l’oïdium, «ont été bien contrôlées». Après un mois de septembre ensoleillé, le jeune viticulteur s’attend à «une très bonne année».

Installés ensemble

Un encouragement pour les trois jeunes associés, qui ont tenu à s’installer ensemble, suite au départ en retraite de leur père. Tous les trois ont suivi des études dans le domaine viticole. Il leur a fallu trois ans pour concrétiser leur projet, et rejoindre leur mère Évelyne dans l’EARL. D’abord salariés pendant plusieurs années, ils préparent l’avenir du domaine, en raisonnant sur le long terme. Une première étape a été franchie cet été, avec l’obtention de la certification Haute valeur environnementale (HVE) de niveau 3 pour l’ensemble de l’exploitation. Une satisfaction teintée de fierté pour Julien Antoine, qui attendait cette première reconnaissance officielle, grâce à «des itinéraires techniques en viticulture et en arboriculture plus ancrés dans l’environnement».

Ils prévoient aussi de renouveler progressivement les plantations, âgées de 30 à 40 ans, doivent être progressivement renouvelées, tout en reconsidérant la répartition des différents cépages. «Une réflexion est cours sur le rouge ; nous aurons une majorité de plantations dans les dix ans à venir» confie Julien Antoine. Les cépages blancs devraient occuper plus de surface, «pour répondre à la demande croissante des clients». 1,5 ha d’Auxerrois et de Chardonnay seront ainsi être plantés cet hiver, portant la surface de vigne à 7 ha, suite à l’arrachage d’un hectare de rouge. Le mode de plantation sera aussi revu, pour passer à un écartement de 1,8 m entre les rangs (au lieu de 1,4 m), «afin de faciliter le travail de la vigne». «Nous sommes dans une période de transition, il faut continuer la dynamique de l’entreprise, et réécrire une page blanche», explique Julien Antoine.  La surface de vergers, entièrement en mirabelliers, doit aussi évoluer, avec la plantation de 4 ha supplémentaires d’ici la fin de l’année. Ce nouveau verger sera composé d’arbres «rabattus», permettant à la fois la cueillette et une récolte mécanisée.