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L’intérêt des couverts se découvre

Les agriculteurs ont pu découvrir de nombreuses espèces de couverts, cultivées seules ou en mélange. Crédit : A. HUMBERTCLAUDE
Les agriculteurs ont pu découvrir de nombreuses espèces de couverts, cultivées seules ou en mélange. Crédit : A. HUMBERTCLAUDE

La coopérative EMC2 a organisé une visite de sa plate-forme consacrée aux couverts végétaux, sur les hauteurs de Verdun. De nombreuses variétés cultivées seules ou en mélange ont été présentées. 

Les adhérents étaient conviés à une visite de la plate-forme implantée sur le site de la ferme Chevert près de Verdun, le 5 novembre, où étaient présentées  une bonne soixantaine de micro-parcelles implantées en diverses espèces de couverts (moutardes, radis, caméline, phacélie, mauve, trèfles, vesces) ainsi qu’une vingtaine de mélanges « agronomiques », plus ou moins bien développés.

« La plate-forme a été semée le 19 août, après une orge de printemps récoltée le 20 juillet» a introduit Julien David, du service agronomie d’EMC2. Le semis a été retardé, et malgré le contexte météo, « il a souffert du sec, nous sommes sur un des seuls endroits du département où il n’y a quasiment pas eu de pluie entre le 20 août et fin septembre » a-t-il expliqué.

Développer la vie du sol

Il a ensuite détaillé les multiples intérêts des couverts végétaux, au-delà de l’aspect réglementaire. Pour la fertilité physique d’abord : « les couverts végétaux permettent de préserver et d’améliorer la structure du sol, grâce à l’exploration par les racines, de limiter les phénomènes de battance, de ruissellement, d’érosion et de prise en masse », énumère Julien David. A cela s’ajoute le stockage de carbone, via la matière organique, et la création d’un mulch qui favorise la vie du sol et diminue l’évaporation.

Les couverts jouent aussi un rôle sur la fertilité chimique : les légumineuses enrichissent le sol en azote par leur capacité à fixer l’azote de l’air, les couverts recyclent les éléments minéraux disponibles, en particulier les nitrates, mais aussi le phosphore et la potasse. Par exemple, « un mélange tel que Prosol azote, composé de 60 % de vesce, 20 % de phacélie, et 20 % de trèfle d’Alexandrie, permet, avec un rendement de 3t de MS/ha, de piéger 100 u d’N/ha et d’en restituer 34 », indique Julien David. Les couverts contribuent aussi à maintenir et développer la vie du sol, ce qui favorise la résistance à différents stress (hydrique, bioagresseurs), la décomposition de la matière organique et la minéralisation.  Ils limitent la compétition avec les adventices, favorisent les pollinisateurs, et « contribuent à donner une bonne image de l’agriculture ».

Mélanges d’espèces à l’essai

Huit mélanges ont ensuite été présentés, certains plus axés sur la fertilisation, d’autres sur la structure du sol, comme Pro Sol Structure, composé de radis fourrager (30 %), tournesol (30%) phacélie (20 % ), et trèfle d’Alexandrie (20 %). « C’est un mélange structurant qui exige une implantation soignée » commente Mathilde Flammarion, ingénieure en apprentissage. Son coût est assez élevé, à 56 €/ha (15 kg/ha). A côté, I sol Rustik (SDF) est un mélange « bien équilibré, adapté à toute situation, avec une bonne production de bio masse ». Les intervenants s’arrêtent ensuite devant un mélange de six espèces, Pro’Sol Cruci, dont de la moutarde d’Abyssinie, phacélie, vesce, lin, moutarde blanche, trèfle d’Alexandrie, « un mélange économique (26 €/ha) et complet, avec une diversité d’espèces complémentaires ».

Certains mélanges revendiquent aussi un intérêt pour la lutte contre les ravageurs ou les maladies. Exemple avec Fungi-Redux, de Ragt, composé  en partie de radis nématicide, « implanté avant un tournesol, il permet de lutter contre les nématodes, par effet de biofumigation, il est encore à l’étude » indique Julien David. Autre mélange à l’essai, Chloro filtre Blédor, de Cérience, qui contribuerait à prévenir le piétin échaudage. Son coût est élevé, à 70 €/ha, c'est pourquoi la coopérative «souhaite s’assurer de son intérêt avant de le proposer ».