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Trois cultures estivales à cycle court à l'essai

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La chambre d'agriculture teste des cultures estivales à cycle court. Photo : A.Legendre
La chambre d'agriculture teste des cultures estivales à cycle court. Photo : A.Legendre

Agriculteur à Mandres-aux-quatre-tours, François Contal accueille une plateforme d'expérimentations de la Chambre d'agriculture de Meurthe-et-Moselle. Il accueilli ses homologues lors d'une journée Innov'action le 16 septembre.

Sur la parcelle de François Contal, on trouve, notamment, trois modalités de cultures estivales à cycle court, environ soixante jours : un mélange ray-grass hybride – trèfle, un mélange moha - trèfle, et du teff grass, graminée venue d’Ethiopie. La première association n’a été approuvée ni par les conseillers ni par les agriculteurs présents : le ray grass hybride n’aime pas la chaleur, il monte en épi très vite, et la couverture n’est pas assez dense pour éviter le salissement. De plus, la graminée peut poser des problèmes dans les cultures suivantes. Enfin, si la valeur alimentaire du mélange est bonne, son rendement n’est pas exceptionnel, avec 2 tMS/ha.

Avec ses 14 tMS/ha, le mélange moha – trèfle peut devenir une alternative : attention toutefois, s’il est très appétent, sa valeur alimentaire moyenne le destine aux animaux à faibles besoins. De plus, « il existe un effet dépréciatif du moha sur le sol si la culture suivante est une céréale », tempère Amélie Boulanger, conseillère herbe et fourrages à la CDA 54.

Teff grass, une nouvelle venue

Dernière modalité et nouvelle venue : le teff grass, une graminée au PMG de 0,3g ! « On dirait de la poussière », s’exclame un participant en voyant les grains. Cette plante est très couvrante, et évite le salissement. Il n’y a pas non plus de risque pour les cultures suivantes, car la semence est gélive à -1°c. Si au 16 septembre, le teff grass était complétement versée sur la plateforme, « au 31 juillet, à la date optimale de fauche, elle faisait soixante-quinze centimètres et se tenait bien », rappelle Amélie Boulanger. La graminée éthiopienne affiche un rendement de 10 tMS/ha pour un taux de matière sèche de 30 %. « Sa valeur alimentaire est moins bonne que celle du sorgho, mais elle à l’avantage de rester stable quel que soit le stade, un avantage pour étaler les chantiers de récolte ». Le teff grass se pâture ou se fauche, mais ne se conserve pas en ensilage ou en enrubannage. Une graminée à suivre, d’autant qu’elle assainirait les parcelles pour les cultures suivantes. Des études sont menées à ce sujet par Barenbrug, le semencier qui la commercialise.