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Chambre d'agriculture : d’un contexte d’incertitude à un autre

Jean-Luc Pelletier (pdt), entouré de Pascal Cerneau (direct.) ; Benoît Watrin (Conseil départ.) et Nicolas Pérotin (vice pdt). Photo : A. H.
Jean-Luc Pelletier (pdt), entouré de Pascal Cerneau (direct.) ; Benoît Watrin (Conseil départ.) et Nicolas Pérotin (vice pdt). Photo : A. H.

Après la crise du COVID, le conflit en Ukraine et ses conséquences entretiennent un contexte incertain pour l’agriculture, avec un impact important pour certaines productions. Des préoccupations évoquées lors de la session de la Chambre d’agriculture.

Période électorale oblige, la session de la Chambre d’agriculture, réunie à Bras-sur-Meuse, le 9 juin, s’est tenue sans représentant de l’administration, mais en présence de Benoît Watrin, agriculteur et conseiller départemental élu l’an dernier, qui représentait le président Jérôme Dumont. Lors d’une partie statutaire qui a adopté le budget rectificatif 2022, le président, Jean-Luc Pelletier, est revenu sur quelques points qui ont marqué l’actualité des derniers mois. En particulier, pour saluer l’arrivée du nouveau ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, un ancien salarié de Chambre d’agriculture, et souhaiter que sa «connaissance du monde agricole» soit «un atout».

Installation transmission, une priorité

Dans ce contexte en forte mutation, les responsables de la Chambre  ont multiplié les rencontres pour porter les problématiques agricoles auprès des élus. Installation et transmission, «une priorité pour l’agriculture» a rappelé Jean-Luc Pelletier, méthanisation et énergies renouvelables, changement climatique, biodiversité, environnement, circuits-courts et communication, ont été abordés avec les élus du Conseil départemental, ainsi qu’avec les parlementaires, avant les élections.

Le président a aussi évoqué quelques dossiers en cours sur lesquels travaille l’institution consulaire, dont «les discussions sur le statut de zone intermédiaire avec l’intégration de la Woëvre ou non», saluant au passage «un bel exemple de travail en meute groupée et efficace», ainsi que «la finalisation et la mise en consultation publique par la DDT du projet de charte ZNT», qui devrait aboutir fin juillet.

Du côté des services, l’activité ne manque pas, avec par exemple la réalisation de plus de 500 dossiers PAC cette année. Un tour d’horizon des différents activités, organisées par «marché», a été présenté par le directeur Pascal Cerneau, et certains responsables de services.

Envolée des coûts

Alors que la souveraineté alimentaire est revenue sur le devant de la scène, et que le conflit en Ukraine accentue l’inflation et la flambée des matières premières, Jean-Luc Pelletier a souhaité alerter les élus régionaux en vue des soutiens à l’agriculture pour les années à venir. Avec l’envolée des prix des matières premières, le coût des investissements monte en flèche, et les aides pourraient vite s’avérer insuffisantes. Autre sujet d’inquiétude, l’élevage, «qui peine fortement en Meuse», avec pour effet, une baisse des effectifs bovins.

Les difficultés sont encore accentuées par le contexte de guerre en Ukraine, en particulier pour les élevages peu autonomes. Guy Aubry, représentant l’élevage avicole, a ainsi tiré la sonnette d’alarme sur le prix des aliments, «qui dépasse les 600 €/t» alors que «les prix des volailles n’ont pas suivi». Et d’expliquer que des éleveurs préfèrent ne pas remplir leurs bâtiments. Un constat qui vaut aussi pour l’élevage porcin. Et dont il semble bien difficile de prévoir la durée.