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Cinquante-cinq tracteurs meusiens mobilisés autour de Paris

Les paysans meusiens avaient prévu de bloquer les routes pendant trois jours, en prévoyant une logistique hors norme. Photo : FDSEA
Les paysans meusiens avaient prévu de bloquer les routes pendant trois jours, en prévoyant une logistique hors norme. Photo : FDSEA

Partis en convoi, les tracteurs meusiens ont pris la route mardi, dans la matinée, pour participer à l’encerclement de Paris. Après des points de blocage départementaux, les agriculteurs motivés se sont retrouvés sur les grands axes routiers de la capitale pour faire entendre leurs revendications.

Le rendez-vous était donné tôt le matin du mardi 30 janvier. Dès 6h, les agriculteurs en colère se sont retrouvés sur les deux points de blocage du département à savoir Manheulles et Ligny-en-Barrois. Ils sont partis en convoi en suivant l’itinéraire proposé par la FDSEA et les JA. Une direction : Paris. Un objectif : bloquer les accès de la capitale pour pouvoir se faire entendre.

Gyrophares allumés, klaxons tous azimuts, drapeaux syndicaux dans le vent et panneaux porteurs de slogans provocateurs, les tracteurs ont roulé toute la matinée, escortés par les forces de l’ordre, pour se rejoindre vers 11h au péage de Saint-étienne du Temple sur l’autoroute A4.

«Une belle mobilisation»

À une allure de 40 km/h, le périple est long mais les agriculteurs, munis d’un laisser passer, étaient motivés pour se rendre à Jossigny rejoindre leurs collègues des autres départements déjà sur place.

«Le convoi grandit au fur et à mesure que nous avançons. Il y a en tout cinquante-cinq tracteurs meusiens qui se dirigent vers Paris. C’est un chiffre symbolique qui montre une belle mobilisation» expliquait Yohan François, joint par téléphone pendant le trajet.

Cet agriculteur de Thierville-sur-Meuse et membre du bureau de la Fdsea n’en est pas à son coup d’essai. «C’est la troisième fois que je monte à Paris pour manifester» soulignait celui qui a fait ses armes de syndicaliste chez JA. «Nous avons de la chance d’avoir des parents, des voisins ou des associés pour faire les travaux sur nos exploitations» poursuivait-il.

Pas prêts de lâcher, les paysans meusiens avaient prévu de rester trois jours et trois nuits sur place. Et pour cela tout était préparé : groupes électrogènes, tables, bancs, tonnelles, sacs de couchage, boissons, nourriture... Les jeunes du canton de Fresnes avaient même tracté la Merveille, leur food-truck ambulant. Et, pour dormir, les bétaillères étaient pleines de paille pour tenir le siège. Le convoi est arrivé sur site vers 15h30. «Certains nous ont suivi en voiture. Nous sommes tous très motivés. Il faut mettre la pression au gouvernement. On redemande du bon sens. Le ministre a commencé à nous écouter mais la colère est profonde et les revendications sont nombreuses» ajoutait Julien Robert, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs et responsable du convoi du sud meusien.

Rassemblés avec des collègues du Grand Est, les meusiens, devaient se rendre mercredi dans la journée «sur un autre point de chute, car nous sommes très nombreux ici. Il y a plus de 200 tracteurs et nous avons établi un roulement» ajoutait Jean-Guillaume Hannequin, président de la FDSEA.

Sortir des incohérences

Après plusieurs jours de contestation sur les points de blocage du département, et après avoir rencontrés tous les élus locaux, les agriculteurs souhaitaient être rapidement entendus au niveau national. «Nous n’avons pas fini de revendiquer et de discuter. Nous espérons des avancées réelles d’ici la fin de la semaine» poursuivait l’agriculteur d’Esnes-en-Argonne. Il évoque notamment le respect de la loi EGALIM, le paiement des aides PAC, les indemnisations climatiques, mais également sortir des incohérences administratives et des surtranspositions.

Restés en Meuse, ne pouvant s’éloigner de leurs fermes, plusieurs agriculteurs ont profité du calme pour nettoyer les points de blocage. Certains ont mené quelques actions symboliques en entourant des radars automatiques avec des pneus de tracteur. L’idée n’étant pas de dégrader mais bel et bien de revendiquer et de faire passer des messages forts.