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Décès de Marc Picard, défenseur des producteurs de lait

Marc Picard. Photo : DR.
Marc Picard. Photo : DR.

Le monde agricole meusien et lorrain a appris avec stupeur et une grande tristesse, le décès de Marc Picard, à l’âge de 59 ans. La profession perd un de ses plus fervents défenseurs.

Agriculteur passionné par son métier, Marc Picard s’était engagé très tôt dans le syndicalisme, et a œuvré durant toute sa carrière pour la défense des producteurs de lait. Il est décédé le 24 novembre.

Marc Picard est né le 29 décembre 1961 à Verdun, troisième enfant d’une famille d’agriculteurs d’Haudainville, près de Verdun. Il aura sept frères et sœurs. Après des études agricoles, il s’est installé en 1984, en GAEC avec son père. Les quotas laitiers venaient d’être mis en place, limitant les possibilités d’évolution de l’exploitation de polyculture-élevage, qui comptait alors une quarantaine de vaches. Son frère Jean-Louis le rejoint quelques années plus tard, mais la référence restera longtemps limitée à moins de 200.000 litres. En 2019, Baptiste, le plus jeune de ses deux fils, entre à son tour dans le GAEC. L’exploitation compte désormais 70 vaches laitières et environ 300 ha de SAU.

Très vite, Marc Picard s’est engagé dans la défense des agriculteurs, d’abord au CDJA (Jeunes Agriculteurs) où il a fait ses premières armes. En 1989, il est responsable du pôle élevage lors de la finale nationale des labours à Vigneulles-lès-Hattonchâtel. Il sera ensuite vice-président du syndicat jeune pendant une dizaine d’années, et responsable du «groupe lait».

«Travailleur de l’ombre»

Son engagement se poursuit naturellement à la FDSEA ; d’abord délégué du canton de Verdun, il entre au bureau en 1998 avant d’être élu secrétaire général, et président de la section laitière, qu’il s’emploie à redynamiser. Une responsabilité qui le conduit à représenter les producteurs à l’interprofession régionale laitière (CIRELL, désormais le CRIEL), une instance où il met son esprit combatif au service de la défense du prix du lait face aux industriels.

élu administrateur de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), il a travaillé sur des dossiers majeurs pour la filière laitière, au sein de l’interprofession nationale (CNIEL), en particulier le cahier des charges non OGM, la charte des bonnes pratiques d’élevage, ou encore la prospective «Filière 2030». Il fut aussi à l’initiative, et la principale cheville ouvrière, de l’organisation du congrès de la FNPL, à Verdun en mars 2012. Un événement dans lequel il s’était beaucoup impliqué.

Pour le lorrain Daniel Perrin, secrétaire général de la FNPL, et qui l’a beaucoup côtoyé, Marc Picard, «était un travailleur de l’ombre, qui ne recherchait pas les honneurs, mais surtout l’efficacité pour les producteurs de lait». Marc Picard a aussi été membre de la Chambre d’agriculture, et administrateur à l’Union laitière de la Meuse. Il siégeait aussi au conseil municipal de son village depuis 2008.

Ses obsèques ont été célébrées le 6 décembre, en l’église Saint-Sauveur à Verdun, en présence de nombreux représentants du monde agricole, suivies de l’inhumation au cimetière de Charny-sur-Meuse.

Nos sincères condoléances à son épouse Isabelle, à ses enfants, Simon et Baptiste, et à toute la famille dans la peine.