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Des réfugiés pour pallier les difficultés de recrutement

Hubert Haton, directeur du pôle hébergement de l’AMIE (à d.) accompagne les réfugiés dans leur recherche de travail et de logement. Photo : A. J.
Hubert Haton, directeur du pôle hébergement de l’AMIE (à d.) accompagne les réfugiés dans leur recherche de travail et de logement. Photo : A. J.

Le Domaine de Muzy, à Combres-sous-les-Côtes, accueille, chaque année, des travailleurs étrangers en recherche d’emploi parmi ses saisonniers vendangeurs. Une aubaine pour les exploitants qui rencontrent des difficultés de recrutement local.

À l’occasion de la semaine de l’intégration des étrangers primo-arrivants en Meuse, les services de la préfecture ont organisé plusieurs temps forts afin de valoriser les initiatives et féliciter les acteurs territoriaux pour leurs engagements, tout en présentant des parcours d’intégration réussis. La préfète du département, Pascale Trimbach, s’est rendue, jeudi 20 octobre, au Domaine de Muzy à Combres-sous-les-Côtes pour constater la volonté des réfugiés de s’intégrer par la formation et l’insertion professionnelle. Elle a rencontré un Soudanais et trois Afghans qui ont participé aux dernières vendanges en intégrant l’équipe de saisonniers de la famille Liénard.

Résoudre des problèmes de logement et de transport

Mais ce n’est pas une première pour l’exploitation viticole créée en 1982, par Jean-Marc et Véronique, rejoints par leur fils Thibaud en 2015. Si lors des premières vendanges, dans les années 80, le couple recrutait beaucoup d’étudiants et de retraités, il a accueilli très vite des réfugiés parmi ses ouvriers.

Depuis les années 2000, les viticulteurs ont beaucoup de mal à recruter des saisonniers locaux. «C’est l’un des points noirs de notre métier» souligne Véronique Liénard. La récolte du raisin, surtout en bio, demande beaucoup de main-d’œuvre.

Pour répondre à ces difficultés de recrutement, «nous embauchons des réfugiés primo-arrivants. Depuis quatre ans, nous faisons appel à l’AMIE à Verdun, l’association est très réactive et dynamique» poursuit l’exploitante. Cette année, six réfugiés étaient présents pour la période de récolte. Cependant, plusieurs problématiques restent à résoudre avant d'accueillir ce vivier de main-d’œuvre. «Il n’y a pas de foyer ni d’auberge de jeunesse, il n’y a pas non plus de transport en commun pour venir jusqu’ici. Et pourtant, il y a du travail sous les Côtes de Meuse» souligne-t-elle.

Pour accompagner les étrangers, l’Association meusienne d’information et d’entraide (AMIE) loue une maison à Fresnes-en-Woëvre pour loger les travailleurs qui se rendent sur l’exploitation agricole à vélo. «On a des gens qui veulent travailler et ils sont satisfaits de venir ici» explique Hubert Haton, directeur du pôle hébergement de la structure associative. 

«Une capacité d’adaptation»

«L’intégration c’est un logement mais aussi une profession qui apporte une certaine reconnaissance» remarque la préfète. «L’an dernier en Meuse, 142 contrats d’intégration républicaine ont été signés, dans une démarche gagnant-gagnant».

Les vignerons pointent, avec satisfaction, «la motivation et le dévouement» de leurs salariés. «Ils sont humbles et ont une grosse capacité d’adaptation» souligne Thibaud Liénard qui les recommande à d’autres employeurs saisonniers du secteur. «Même avec la barrière de la langue, le contact se fait tout de suite, grâce à une activité extérieure qui facilite cela» poursuit-il.

Parmi les six réfugiés présents cette année lors des vendanges sur le Domaine de Muzy, certains ont prolongé leurs expériences dans les travaux agricoles en effectuant la cueillette des pommes dans les exploitations environnante.

La préfète, Pascale Trimbach (à d.) est allée à la rencontre de la famille Liénard qui intègre des primo-arrivants parmi ses saisonniers. Photo : A. J.
La préfète, Pascale Trimbach (à d.) est allée à la rencontre de la famille Liénard qui intègre des primo-arrivants parmi ses saisonniers. Photo : A. J.