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Éviter de nouvelles attaques de loup

Les représentants de la FDSEA veulent éviter de nouveaux dégâts dans les élevages. Photo : A. H.
Les représentants de la FDSEA veulent éviter de nouveaux dégâts dans les élevages. Photo : A. H.

Dans le cadre d’une journée nationale sur la prédation, une délégation de la FDSEA a été reçue par la préfète, le 15 octobre, afin de l’alerter sur la reprise des attaques de loup en Meuse.

Jean-Guillaume Hannequin, président de la FDSEA, accompagné de Isabelle Hofbauer, présidente de la section ovine, ont rencontré la préfète de la Meuse, Pascale Trimbach, vendredi 15 octobre à la préfecture, en début de matinée. Le directeur départemental des territoires, Pascal Duchêne, était également présent.

«Une attaque, c’est dur à encaisser»

«Malheureusement, le loup reprend ses activités en Meuse, les dégâts reprennent dans les élevages», a expliqué Jean-Guillaume Hannequin. À la mi-octobre, le constat établi par l’administration faisait état de seize animaux (des ovins mais aussi des veaux) tués depuis le printemps, dont trois euthanasiés suite à leurs blessures dans plusieurs villages du sud meusien. La responsabilité du loup est avérée, ou du moins fort probable pour certains. «Nous craignons de revoir le loup tuer nos brebis», a expliqué Isabelle Hofbauer, qui ne veut pas revivre les mêmes épisodes qu’a connu le département dans le passé ; elle-même a subi des prédations dans son élevage, il y a quelques années. «Une attaque, c’est dur à encaisser», a rappelé la présidente de la section ovine.

Elle a  insisté sur les pertes indirectes subies par les éleveurs, qui ne sont pas indemnisées : avortements, arrêts de la lutte, baisse de la production de lait, à quoi il faut ajouter le stress de l’éleveur. Les mesures de protection ont aussi leurs limites, notamment les chiens patous qui peuvent poser problème aux promeneurs. Les prédations peuvent aussi être un frein à l’installation de nouveaux éleveurs, dans un département où le nombre de brebis a diminué de moitié en 15 ans.

Pouvoir défendre son troupeau

Pour le président de la FDSEA, «il ne faut pas attendre d’avoir 40 ou 50 brebis égorgées» pour prendre des mesures, et permettre aux éleveurs de défendre leurs troupeaux. Des mesures telles que le tir d’effarouchement sont en place dans certains secteurs, mais la Fdsea réclame aussi la possibilité de tirs de défense lorsqu’un troupeau est attaqué. «Nous revendiquons le territoire pour les éleveurs, les loups doivent être dans des parcs naturels clôturés, sans pouvoir faire de dégâts collatéraux», a martelé Jean-Guillaume Hannequin, tout en réclamant «le déclassement» du loup comme espèce protégée.

Selon le directeur de la DDT, le prédateur en cause serait un cas isolé, venu des Vosges, qui se déplace sur plusieurs départements. «Le loup n’a pas vocation à s’implanter durablement en Meuse» a-t-il voulu rassurer.

Tout en exprimant sa compréhension et son soutien aux éleveurs, Pascale Trimbach a indiqué qu’elle ferait part de leurs inquiétudes lors du prochain «comité loup national», qui se tiendra à Lyon le 26 octobre, et auquel elle participera. Elle a promis aux représentants syndicaux de les informer des éventuelles évolutions réglementaires qui pourraient en résulter.