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Faire appliquer la loi Egalim2

« Est-ce que la baguette à 29 cts permet de rémunérer la filière française ? » a lancé Jean-Guillaume Hannequin au directeur du Leclerc Verdun. Crédit : A.HUMBERTCLAUDE
« Est-ce que la baguette à 29 cts permet de rémunérer la filière française ? » a lancé Jean-Guillaume Hannequin au directeur du Leclerc Verdun. Crédit : A.HUMBERTCLAUDE

Opération stickage des produits vendredi dernier dans plusieurs Supermarchés de Verdun et Bar-le-Duc, à l’appel de la Fdsea et des Jeunes agriculteurs. Enjeu principal, faire appliquer pleinement la loi Egalim 2, alors que les négociations commerciales avec la Grande distribution vont bientôt se terminer.

A Verdun, les agriculteurs se sont retrouvés devant le supermarché Leclerc, vendredi 4 février en milieu de matinée. Pas de tracteur pour cette fois, mais la détermination se lit dans les regards. « Cette action s’inscrit dans un mouvement national pour réclamer l’application de la loi Egalim 2, explique Jean-Guillaume Hannequin, président de la Fdsea, nous réclamons toujours la construction du prix en marche avant, de l’amont vers l’aval ». Les négociations en cours avec la grande distribution doivent se terminer à la fin du mois. « Il faut tenir compte de nos coûts de production qui explosent, et c’est maintenant que ça se joue », poursuit le responsable syndical, « on ne peut pas nourrir les uns en faisant crever les autres ».

Baguette à 29 cts : « un coup de com’ »

L’enseigne n’a pas été ciblée par hasard, la baguette à 29 cts est restée en travers de la gorge des agriculteurs. Après un premier arrêt devant les promotions de lait  et de steaks hachés surgelés, ils n’ont pas tardé à repérer la baguette à 29 cts. Un prix qui a disparu bien vite sous les étiquettes. « Est-ce que la baguette à 29 cts permet de rémunérer la filière française ? » a lancé le président de la Fdsea, au directeur du magasin, vite arrivé sur les  lieux, « c’est un coup de com’ d’Edouard Leclerc pour mettre les consommateurs de son côté ».  « Il s’agit d’une politique nationale de l’enseigne », se défend Jérôme Crucifix, expliquant qu’il n’a donc pas d’autre choix que de l’appliquer, « mais je prends sur ma marge ».

"Poulet moins cher que le blé"

La discussion s’est orientée ensuite sur le porc, secteur où les éleveurs souffrent particulièrement, pris en étau entre des cours au plus bas et des charges qui s’envolent. Une récente « foire à la viande » avec une côtelette à 1,70 €/kg, passe mal. "Comment vous faites pour ne pas vendre à perte ? », interroge un éleveur. La prise en compte des coûts de production est « un point central », a rappelé  le président de la Fdsea, qui entend surtout « dénoncer les grosses centrales d’achat qui font du volume et cassent les prix ». Des questions se posent quant à l’application de la loi Egalim 2, qui prévoit pourtant la « non négociabilité des matières premières agricoles ».  

Au rayon boucherie, les agriculteurs n’étaient pas au bout de leurs surprises, découvrant de la découpe de poulet à 2,38 €/kg. « C’est moins cher que le blé", s’insurge un manifestant.  Les barquettes ont vite été estampillées par les agriculteurs, pour rappeler aux consommateurs qu’avec des prix aussi serrés, « les producteurs sont étranglés ».

le rayon viande a été particulièrement scruté par les agriculteurs. Crédit : A.HUMBERTCLAUDE
le rayon viande a été particulièrement scruté par les agriculteurs. Crédit : A.HUMBERTCLAUDE
La baguette à 29 cts ne passe pas chez les agriculteurs. Crédit : A.HUMBERTCLAUDE
La baguette à 29 cts ne passe pas chez les agriculteurs. Crédit : A.HUMBERTCLAUDE