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La colère des agriculteurs : «nous voulons nous faire entendre»

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«Nous attendons autre chose que des paroles, et nous espérons  avoir des actes, des actes concrets» soulignait Jean-Guillaume  Hannequin, en prenant la parole lors du blocage routier.©FDSEA
«Nous attendons autre chose que des paroles, et nous espérons avoir des actes, des actes concrets» soulignait Jean-Guillaume Hannequin, en prenant la parole lors du blocage routier.©FDSEA

Une nouvelle fois, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs de la Meuse ont lancé un appel à mobilisation pour un mouvement de blocage, dans le but de dénoncer toutes les problématiques qui touchent le monde agricole et surtout de se faire entendre.

A l’instar de l’action engagée en Haute-Garonne ces derniers jours, la FDSEA 55 et les Jeunes Agriculteurs de la Meuse ont appelé à bloquer un axe routier dès le mercredi 24 janvier et pour une durée illimitée. «On appelle à la mobilisation générale de tous, toutes sensibilités, toutes productions confondues, pour un mouvement de blocage» déclarait Jean-Guillaume Hannequin, président de la FDSEA, à propos du blocage prévu dans le département, quelques jours auparavant. «Peu de choses ont bougé et on nous remonte des dossiers OFB qui ressemblent plus à des représailles qu’à la recherche de solutions. On nous a promis beaucoup de choses, et notamment un crédit d’imposition transition qui reviendrait pour chaque exploitation à un impact financier égal à l’avantage fiscal d’avant la réforme de 2024. Aujourd’hui, on n’a rien et on a le sentiment que l’on s’est fait avoir» continuait-il, entre autres, d’ajouter.

Bloquer un axe routier

«Nous voulons apporter notre pierre à l’édifice de ce mouvement syndical de blocage et surtout nous attendons autre chose que des paroles, l’État doit répondre en fin de semaine et nous espérons avoir des actes, des actes concrets» confiait Jean-Guillaume Hannequin, revenant sur la première mobilisation de novembre : «ça n’a pas suffi, toutes nos productions sont malmenées. Il faut que le Premier Ministre fasse des choses maintenant, en tout cas on va dormir là ce soir et nous ne bougerons pas avant d’avoir des réponses concrètes». À l’heure où nous mettions sous presse, c’est l’autoroute A4 et particulièrement la portion entre Haudainville et Manheulles qui a été bloquée par la FDSEA et les JA. Près de 200 personnes et une centaine de tracteurs se sont rejoints depuis les entrées d’autoroute d’Haudainville et de Ville-en-Woëvre pour montrer leur colère et leur inquiétude. «Nous sommes envahis de normes, nous passons notre temps à faire de l’administratif, ça dégoûte les jeunes, ceux qui ont envie de s’installer. Nous sommes là pour nous faire entendre, pour que cela bouge et qu’on nous écoute enfin car là, il ne se passe rien» soulignaient de nombreux agriculteurs présents lors du blocage de l’A4.

 

MOBILISATION

Un mouvement suivi

Le 20 janvier, les responsables du Salon international de l’agriculture ont indiqué, dans un communiqué de presse, que le Salon «est solidaire, car il est fait par et pour le monde agricole. Une solidarité et un soutien sans faille car le salon est un instrument unique pour qu’aucun agriculteur ne reste sur le bord du chemin». Le 23 janvier, c’est au tour de l’Union nationale des pommes de terre, l’Organisation des bouchers et charcutiers traiteurs, la Fédération nationale des entrepreneurs des territoires de soutenir les agriculteurs mais aussi des Cuma qui s’associent «à la saturation des normes», demandant notamment des mesures de soutien et de simplification, et de la coopérative Emc2 qui participe aux manifestations et a retourné son logo.