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Le carbone, une opportunité pour l’agriculture

Samuel Vandaele : « développer la valeur des crédits carbone agricoles ». Photo : JL.Masson
Samuel Vandaele : « développer la valeur des crédits carbone agricoles ». Photo : JL.Masson

Développer la valeur des crédits carbone agricoles ; maximiser le retour de la valeur pour les agriculteurs ; assurer la traçabilité et sécuriser la chaîne de valeur. Tels sont les principaux objectifs de France Carbone Agri, qui se positionne sur le marché volontaire du carbone. 

Le Crédit Agricole de Lorraine renouait avec ses cycles de conférences, interrompus par la crise sanitaire, le 24 novembre, à l’abbaye des Prémontrés, à Pont-à-Mousson. Le carbone est-il en passe de prodiguer une nouvelle source de valorisation économique pour l’agriculture ? La question a été posée par le président de la caisse régionale, Claude Vivenot qui défend la capacité d’adaptation de la profession.

Au défi de la nourriture à bas coût de la population dans les années 1950-60 a suivi celui de la réponse aux chocs pétroliers, en valorisant la fibre et la biomasse. « Aujourd’hui, nous devons saisir l’opportunité d’un nouveau contrat avec la société, considère Claude Vivenot, en adaptant certaines de nos pratiques ».

Contre « l’écologie punitive »

L’invité vedette de la soirée était Samuel Vandaele, le président de France Carbon Agri. Agriculteur en Gaec en polyculture-élevage, sur le département de Seine-et-Marne, l’ancien président national de Jeunes Agriculteurs résume son état d’esprit. Une volonté d’inciter à une transition volontaire sur les fermes, en luttant contre « l’écologie punitive ». Un lien avec les entreprises devant compenser leurs émissions de CO2 et une méthode de communication différente de l’agriculture sur le territoire.

Samuel Vandaele rappelle l’objectif de neutralité carbone à atteindre à l’échéance de 2050. Les émissions de gaz à effet de serre auront dû diminuer de 85 %, celles de l’agriculture de 48 %. Sur le même laps de temps, la stratégie nationale « bas carbone » mise sur la captation d’une quantité significative de dioxyde de carbone par le milieu naturel, en particulier les terres agricoles et les forêts, ou autre procédé artificiel. Gain escompté : + 206  %, l’impact de l’agriculture n’est pas moindre.

En 2021, le marché français du crédit carbone « volontaire » pesait 6,2 MtCO2e de crédits vendus à des acteurs de l’Hexagone, dont 377 ktCO2e de crédits label bas carbone, soit quatre fois plus qu’en 2020. En équivalent financier, plus de 64 M€ de crédits retirés , plus de 7 % du marché mondial en valeur.

Samuel Vandaele confie travailler avec Julien Denormandie, l’ancien ministre de l’Agriculture, qui collabore actuellement au montage de dossiers, côté entreprises. Il se plait à rêver de la disparition du ministère de l’Ecologie à terme, en misant sur une transition ascendante, imaginée par les acteurs des territoires.