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Le milieu rural a besoin d’accompagnement

De g. à d. : Frédéric Mathias (maire de Boult-aux-Bois), Anne Sander (députée européenne), Véronique Klein (CESER), Maximin Charpentier (CRAGE), Franck Sander (FNSEA) Béatrice Moreau (Conseil régional) ont échangé sur le dynamisme des territoires ruraux.
De g. à d. : Frédéric Mathias (maire de Boult-aux-Bois), Anne Sander (députée européenne), Véronique Klein (CESER), Maximin Charpentier (CRAGE), Franck Sander (FNSEA) Béatrice Moreau (Conseil régional) ont échangé sur le dynamisme des territoires ruraux.

La FRSEA Grand Est a proposé une table-ronde sur le thème de «la ruralité, au coeur de la souveraineté économique française». Elle s'est déroulée le mercredi 26 octobre, dans le cadre d’Agrimax, en présence de nombreux élus.

Sorti en décembre 2021, le Manifeste pour des ruralités vivantes, qui associe quarante représentants de seize secteurs d’activité différents, avance des propositions au service du développement socio-économique des territoires ruraux. «Cette rencontre a pour objectif de partager ce qui fait aujourd’hui le milieu rural mais surtout ce que l’on peut faire de plus et demain», souligne Hervé Lapie, président de la FRSEA Grand Est.

Anne Sander, députée européenne, Véronique Klein, vice-président du CESER, Béatrice Moreau, vice-présidente de la commission agriculture au Conseil régional, Frédéric Mathias, maire de Boult-aux-Bois (08), Franck Sander, membre du bureau de la FNSEA et Maximin Charpentier, président de la CRAGE étaient invités à confronter leur point de vue.

Écoute et partage

Frédéric Mathias est maire de Boult-aux-Bois depuis 2008. La commune de 150 habitants, compte cinq associations autour «de la culture, des circuits courts ou encore de l’éducation à l’environnement». Depuis quelques années, se tient, au mois de décembre, le «Marché de Léon», un marché d’artisanat et de produits locaux. «Je n’ai pas de recette précise. Nous n’avons pas l’impératif de la réussite, ce qu’il faut c’est essayer», estime le maire.

«Le territoire doit être de plus en plus partagé», souligne Maximin Charpentier. Pour les agriculteurs c’est un espace de travail et pour d’autres c’est un espace de loisirs. D’où l’importance de la communication. Aux acteurs du monde agricole, Frédéric Mathias recommande «d’expliquer votre métier. La société a changé. Le monde rural a longtemps été tissé de liens familiaux, on n’avait pas besoin d’expliquer ce qu’on faisait. Avec les citadins qui arrivent en milieu rural, il faut réinventer la sociabilité». Mais comment rapprocher les populations ? «En faisant des choses ensemble», estime Frédéric Mathias, donnant un exemple d’action mise en œuvre. «Nous réunissons les chasseurs, les agriculteurs, les promeneurs… pour la ''corvée des chemins'' (entretien des chemins communaux). C’est l’occasion d’échanger ensemble».

Désenclaver les territoires

«Pour redynamiser le territoire rural, il faut aménager et désenclaver», estime Béatrice Moreau. En 2016, le Conseil Régional a lancé le pacte pour la ruralité qui vise à aménager et développer tous les territoires ruraux et à désenclaver les espaces ruraux les plus fragiles. C’est notamment l’objectif du déploiement «de la fibre partout et pour tous». Se pose aussi la question de la mobilité. La région Grand Est a lancé un Appel à manifestation d’intérêt (AMI) afin d’apporter des réponses concrètes aux difficultés de mobilité rencontrées par les demandeurs d’emploi. L’idée est de mettre à disposition cinq cents véhicules pour des personnes, qui sans cette aide, ne pourraient reprendre un emploi ou une formation, ou s’y maintenir. 

La mobilité et la pérennité de l’activité économique nécessitent aussi l’entretien des infrastructures routières, comme le fait remarquer, Fabrice Couturier, le président de la FDSEA 57.

«Il existe des dynamiques sur le territoire. Le maître mot c’est l’engagement. La ruralité n’est pas morte, il faut l’aider à aller de l’avant, via des politiques structurelles, mais il faut aussi que les hommes et les femmes se prennent en main», insiste Véronique Klein. Des propos auxquels adhère Philippe Clément, le président de la FDSEA 88. «Il faut encourager cette vitalité, l’accompagner».