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Le préfet sensibilisé aux dégâts de gibier

Le préfet Xavier Delarue (2e de g. à d.) s’est rendu sur trois exploitations, en compagnie de réprésentants FDSEA. Photo DR.
Le préfet Xavier Delarue (2e de g. à d.) s’est rendu sur trois exploitations, en compagnie de réprésentants FDSEA. Photo DR.

À l’invitation de la FDSEA, le préfet de la Meuse, Xavier Delarue, s’est rendu sur le terrain pour constater l’ampleur de la problématique des dégâts de gibier dans le département.

Le préfet s’est rendu sur les communes de Lérouville, Chonville et Saulx-en-Barrois, le 25 mars, accompagné de Jean-Guillaume Hannequin, président de la FDSEA, et d’élus du syndicat impliqués sur le dossier chasse, Christophe Maginot, Rémi Chaudron et William Pierson. Un lieutenant de louveterie du secteur était également présent. Cette visite de trois heures a permis de mesurer l’ampleur de la problématique des dégâts de gibier qui frappe le département.

Des agriculteurs à bout de souffle

L’ambition forte et nécessaire de cette rencontre, pour la FDSEA, était de montrer l’importance d’une gestion cynégétique raisonnée pour faire perdurer une agriculture de qualité, et des agriculteurs bien «dans leurs bottes».

Les jeunes agriculteurs se sentent désemparés à l’idée de poursuivre leur métier. C’est ce qu’a expliqué le premier agriculteur rencontré, qui depuis dix ans, subit les attaques du gibier sur ses parcelles, représentant un coût de 40.000 euros par an, et des cultures ravagées à 100 %. 

«Dans les secteurs où la population de sangliers est forte, la chasse n’est pas assez soutenue pour enrayer et faire baisser les dégâts» ont expliqué les représentants FDSEA. Au coût économique, s’ajoute l’impact psychologique, difficilement mesurable, mais pourtant bien réel.

Les prairies ne sont pas épargnées. C’est le constat réalisé sur la deuxième exploitation visitée. La parcelle a subi des dégâts à hauteur de 50 %, et les exploitants sont dans l’obligation de la remettre en état deux fois. À cela s’est ajoutée une période de sécheresse, avec pour effet une flore qui ne peut se régénérer et une perte de nourriture qui ne sera jamais rattrapée.

Les pertes sont également indirectes, avec une répercussion sur la qualité du lait par l’augmentation des butyriques. Les trous formés par le gibier n’épargnent pas le matériel… autant d’autres préjudices non pris en compte dans le montant de l’indemnisation.

Un panel d’outils à mettre en œuvre

La rencontre s’est poursuivie en salle pour un état des lieux des perspectives d’amélioration envisageables pour le monde agricole. Les représentants FDSEA ont demandé au préfet que les louvetiers puissent intervenir davantage lorsque les chasseurs sont absents de leur poste. Le syndicat continuera à demander des battues administratives, alternative efficace au manque de résultat.

Le nouvel accord national sur la chasse signé en mars dernier fournit un panel d’outils dont les préfectures doivent s’emparer pour qu’elles soient effectives. Les représentants syndicaux ont insisté sur les mesures à mettre en œuvre, telles que le tir de nuit, le piégeage et les tirs sur les lieux d’agrainage.

La question de l’agrainage a bien sûr été abordée. «Quand on nous dit que les sangliers viennent dans les cultures parce qu’ils sont affamés, nous répondons que si la population de sangliers était à l’équilibre par rapport à la capacité des ressources naturelles, il n’y aurait pas de problématique !» ont argumenté les responsables FDSEA. Le syndicat n’est pas contre la chasse, mais se bat pour faire cesser une «chasse commerciale» autant néfaste pour les agriculteurs que pour les chasseurs du territoire. Et de réaffirmer «que la chasse en Meuse ne peut plus être réservée à une élite de la population qui fait fi des impacts que cela engendre pour les agriculteurs».