Vous êtes ici

Le soutien départemental à la santé animale reconduit

« Je réaffirme le soutien du Département, avec une enveloppe qui restera la même », a déclaré Jérôme Dumont devant les éleveurs. (photo : A. HUMBERTCLAUDE)
« Je réaffirme le soutien du Département, avec une enveloppe qui restera la même », a déclaré Jérôme Dumont devant les éleveurs. (photo : A. HUMBERTCLAUDE)

Devant l’assemblée du Groupement de défense sanitaire, le nouveau président du Conseil départemental, Jérôme Dumont, a annoncé le maintien, au même niveau, de l’enveloppe qui permet de réduire le coût des analyses pour les éleveurs.

Lors d’un passage éclair en début de réunion, le 26 novembre à Lacroix-sur-Meuse, le nouveau président du Conseil départemental, Jérôme Dumont, a confirmé le soutien du département à la santé animale. « Je réaffirme le soutien du Département, avec une enveloppe qui restera la même », a déclaré le président devant les éleveurs, tout en souhaitant « voir comment évoluer sur certaines choses ». Actuellement, ce soutien représente une enveloppe annuelle de 230.000 € ; il avait failli être remis en cause suite à la loi Notré, qui a retiré aux Départements la compétence «agriculture ». Une subvention « sur le fil du rasoir » selon les propos de Jean-Philippe Vautrin, vice-président  chargé de l’Agriculture, qui a néanmoins confirmé l’engagement du département à hauteur de «230.000 € pour les trois prochaines années (ndlr : 2022 à 2024) », dans le cadre d’une convention avec le GDS et le laboratoire vétérinaire. 

Jérôme Dumont a également exprimé son souhait de « conserver un laboratoire d’analyses départemental »,  et d’avoir une compétence agricole « partagée avec la Région», dans le cadre d’un « pacte sur une politique commune ». « Je souhaite faire de la Meuse le département le plus innovant de France, y compris dans le domaine de l’agriculture », a encore indiqué le nouveau patron de la Meuse. Il a aussi lancé un appel aux éleveurs à rejoindre la plateforme « Agrilocal », proposée par le Conseil départemental pour développer les circuits courts.

Situation « favorable »

Dans son rapport moral, le président du GDS, Michel Varnusson, a souligné les bons résultats enregistrés dans la lutte collective contre les maladies, en particulier sur l’IBR et la BVD. Tout en rappelant que « rien n’est acquis définitivement, on sait combien la santé animale est fragile ». Le directeur Laurent Fourès est ainsi revenu sur les avancées obtenues. « Les feux sont plutôt au vert, même si certaines choses nous paraissaient impossibles au départ » a-t-il expliqué, avec en perspective, « moins d’analyses et moins de prélèvements ».  Il a fait le point sur quatre maladies contre lesquelles l’engagement des éleveurs s’est révélé payant.  L’Ibr d’abord, avec désormais 97 % de cheptels indemnes, et seulement 21 élevages détenant encore des animaux infectés, soit moins de deux mille bovins. « La loi de santé animale apporte des allègements pour les élevages en situation favorable », a indiqué Laurent Fourès. La prophylaxie serait  en effet limitée à 40 bovins de plus de deux ans, à partir de la campagne 2022-2023, avec en parallèle, « un renforcement de la surveillance et de la lutte dans les élevages infectés ». 

Autre exemple avec la lutte contre la BVD, commencée en 2017. La totalité des élevages meusiens se sont engagés dans le dépistage des veaux à la naissance, et en novembre 2020, treize cantons ont pu passer à la deuxième phase du programme d’éradication, limitée à une surveillance sérologique ; 259 cheptels ont eu ensuite la possibilité d’arrêter la pose de boucles de prélèvement. Onze nouveaux cantons entrent à leur tour dans cette phase de surveillance, lors de la prophylaxie en cours. Il ne reste que quatre cantons, dans le nord meusien, où les prélèvements auriculaires demeurent obligatoires. 

Quant à la besnoitiose, la situation est également « favorable » ;  si 13 foyers ont été découverts depuis 2017, année où elle est apparue en Meuse, il ne reste que huit élevages détenant des bovins positifs, dont cinq sont engagés dans un plan d’assainissement. Aucun nouveau foyer n’a été détecté  l’an dernier, et la lutte se concentre sur la détection des animaux introduits en élevage.  Enfin, en élevage porcin, une action engagée sur le Grand Est n’a révélé qu’aucun cheptel meusien n’est atteint par la Sdrp. « Le prochain défi est la protection de vos élevages » a souligné Laurent Fourès, au vu de ces bons résultats.

L’influenza aviaire, « enjeu majeur »

Mais si le ciel apparaît dégagé, des menaces pèsent néanmoins. Chef du Service santé et protection animale à la DDETSPP, Daniel Gosjean est revenu sur l’influenza aviaire qui se répand actuellement dans la faune sauvage, provoquant la mort « de plus de 300 oiseaux » depuis les premiers cas découverts à Madine le 9 novembre. D’autres cas ont été détectés depuis à l’étang de Lachaussée, à celui du Haut Fourneau (entre Azannes et Billy-sous-Mangiennes), et près de Royaumeix (54). « C’est la première fois qu’une mortalité aussi importante est constatée en France dans la faune sauvage », a-t-il alerté, soulignant les risques d’une contagion en élevage, « un enjeu majeur pour la filière avicole ». Il a également évoqué la loi de santé animale qui s’applique dans tous les Etats membres de l’UE, avec pour conséquence « une révision de toutes les réglementations nationales sur les maladies ».