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Les agriculteurs s’invitent à l’AG de la CODECOM de Fresnes

Les agriculteurs étaient présents en ouverture de l’assemblée, pour faire passer leur message. Photo : J. R.
Les agriculteurs étaient présents en ouverture de l’assemblée, pour faire passer leur message. Photo : J. R.

Suite à un appel à mobilisation de la FDSEA, une trentaine d’agriculteurs se sont réunis devant la salle des fêtes de Fresnes-en-Woëvre, le 22 mars en début de soirée, afin de se faire entendre. Ils voulaient exprimer leur mécontentement, suite à l’annonce de l’abandon d’un projet de méthanisation à Maizeray, porté par EMC2.

Pour les agriculteurs qui entraient dans cette démarche, cette unité présentait plus d’un intérêt. Exemple pour Dominique Gambette, qui déplore un «non-sens» entre les demandes sociétales et le positionnement contre le méthaniseur. Dans la Woëvre, le stockage d’effluents dans les champs est très compliqué. Pour lui «cette unité me permettait de ne pas réinvestir pour une aire de stockage, de passer en lisier, et par la même occasion m’évitait de devoir acheter de la paille à l’extérieur», explique l’agriculteur.

En phase avec les enjeux climatiques

Il y voyait aussi un intérêt agronomique, en introduisant de nouvelles cultures, avec des rotations différentes, permettant de réduire les adventices, dont le vulpin… «J’avais déjà prévu mon assolement pour les prochaines campagnes en vue d’intégrer le projet de méthaniseur de Maizeray».

Face à cette situation, la FDSEA a décidé d’interpeller les élus locaux, afin de les mettre face à leurs responsabilités. Jean-Guillaume Hannequin a pris la parole, invité par le président de la CODECOM, Laurent Joyeux : «cet abandon est causé principalement, à notre sens, par le manque d’engagement des élus des communes concernées face aux transitions que le monde agricole est en train de mener», a déclaré le président de la FDSEA. Il rappelait en particulier «l’engagement de notre pays dans la neutralité carbone à horizon 2050, qui a pour objectif de limiter l’impact du changement climatique».

Cette unité de production de biogaz de 275 Nm3, en injection directe, devait permettre d’alimenter 1.250 foyers, avec une énergie renouvelable ; elle devait être alimentée à 45 % par des effluents d’élevage, ainsi que 40 % de couverts d’intercultures, et 15 % de cultures dédiées.

Jean-Guillaume Hannequin a précisé  que le projet de Maizeray, «était parfaitement en phase avec les enjeux environnementaux et donc climatiques», et qui devait «participer à notre souveraineté énergétique». Un terme «qui résonne d’une toute autre manière» compte tenu de l’actualité, rappelait-il.

«Ces projets ne sont plus seulement des projets de diversification agricole. Ils ont des enjeux multiples, qui doivent aussi être portés par des élus de tous bords. […] L’heure est à l’engagement, au risque, qu’une fois de plus dans ce pays, le réveil arrive trop tard», a conclu le président de la FDSEA devant les élus.

Les agriculteurs ont ensuite quitté la salle, dans le calme. En espérant que leur message soit entendu.