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Les valeurs de la bio

François Marchand : «on fait de l’agriculture moderne avec de la recherche et de l’innovation».. Photo : A. J.
François Marchand : «on fait de l’agriculture moderne avec de la recherche et de l’innovation».. Photo : A. J.

Le Groupement des agriculteurs bio de Meuse (Gab 55) a tenu son assemblée générale, le jeudi 10 mars à Benoîte-Vaux avec au programme des sujets nombreux et variés.

Son président, François Marchand a rappelé les actions engagées par l’association en 2021, devant une cinquantaine d'adhérents et en présence du député Bertrand Pancher et du sénateur Franck Menonville. Malgré le contexte sanitaire, le GAB 55 a pu assurer des animations sur le territoire, tout au long de l’année. Il a organisé un rallye bio à Réville-aux-Bois, et était présent à la finale régionale des labours ainsi qu'à Verdun expo.

Cependant, l’action la plus emblématique de l’année est, sans doute, l’opération de communication «bio à poil» où les agriculteurs ont tombé la chemise et le pantalon, dans les médias et sur les réseaux sociaux, pour s’indigner contre la réforme de la PAC. Suite à ce message de protestation, la préfète est venue sur l’exploitation de François Marchand qui a pu lui montrer «que l’on fait de l’agriculture moderne avec de la recherche et de l’innovation».

Le président a insisté sur les valeurs et les fondements de l’agriculture biologique. «Le premier fondement est la qualité pour la santé». Il a ensuite évoqué la biodiversité, «dans un champ bio, il y a de dix à trente espèces différentes sans avoir spécialement besoin de faire quelque chose», puis le caractère social car «la bio emploie sur le territoire» et enfin l’équité, «entre tout le monde, celui qui produit, celui qui mange…».

Selon lui, l’agriculteur a pour mission de «nourrir les gens et rester fidèle à ses valeurs». Et si la conjoncture actuelle pose question notamment aux nouveaux convertis, «la bio n’est pas bouchée, il faut que tout le monde rame dans le même sens» estime-t-il.

Réguler l’accès au foncier agricole

D’autres dossiers étaient également sur la table, notamment CIGEO, la plateforme Agrilocal ou encore le problème de l’énergie.

C’est pour prendre un peu de recul et avoir une autre vision de ce dossier que le GAB 55 avait invité Dominique Potier. L'agriculteur, devenu député PS de Meurthe-et-Moselle, est intervenu sur la question du partage des terres agricole et du foncier. «Le partage du sol et de la terre est un enjeu majeur. Les politiques foncières sont des politiques humaines»

Il a rappelé brièvement l’historique des lois foncières, avec deux dates clefs : à la révolution française «lorsque l’on rend la terre aux paysans» et à la sortie de la guerre «quand il faut nourrir la France». Aujourd’hui, il propose de réguler le partage des terres «vers un modèle qui ne met pas en cause l’alimentaire» et qui ne porte pas atteinte à l’économie agricole. 

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