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L'installation, "un gros challenge" pour William Doudoux

« Il y a un gros challenge à relever en Meuse ; cent quarante départs par an sont prévus, en moyenne, dans les dix ans à venir », rappelle William Doudoux. Photo DR.
« Il y a un gros challenge à relever en Meuse ; cent quarante départs par an sont prévus, en moyenne, dans les dix ans à venir », rappelle William Doudoux. Photo DR.

Nouveau président des Jeunes agriculteurs de la Meuse, William Doudoux entend poursuivre le travail engagé pour assurer le renouvellement des générations. Un dossier qui lui tient particulièrement à cœur, alors que se profilent de nombreux départs. 

Le conseil d’administration des Jeunes agriculteurs, réuni le 9 mars à Bras-sur-Meuse, a élu son nouveau bureau, suite à l’assemblée générale du 28 février. William Pierson ne sollicitait pas un nouveau mandat. C’est un autre William qui lui succède à la tête des JA.

William Doudoux, 26 ans, est issue d’une famille d’agriculteurs de Butgnéville ; marié, titulaire d’un Bts Acse, il s'est installé en 2019 au sein d’un Gaec à deux associés, en polyculture élevage laitier, à Sponville (54), en limite de la Meuse. La ferme compte 206 ha, un troupeau de 65 vaches, et un atelier de transformation du lait. Son implication chez JA 55 a débuté « dès l’âge de 16 ans », et n’a cessé depuis. Aussi, son installation dans le département voisin ne change rien à son engagement..

Objectif : une installation pour un départ

Vice-président des JA dans le précédent mandat, il était en charge du dossier installation, un sujet « qui me tient particulièrement cœur », déclare-t-il. Et qu’il entend bien continuer à suivre de près, car « il y a un gros challenge à relever en Meuse ; cent quarante départs en retraite par an sont prévus, en moyenne, dans les dix ans à venir », rappelle-t-il. Si la Meuse a connu un nombre record d’installations aidées en 2021 (60), il ne peut s’en satisfaire. « Avec les installations sans aides, on atteint soixante-treize, soit une installation pour deux départs ». Son objectif serait d’atteindre une installation pour un départ, «c’est un peu utopique, mais c’est une vision pour les dix ans ». Pour cela, il souhaite « mieux communiquer sur les métiers agricoles », en particulier auprès des jeunes en dehors de l’agriculture. Car selon lui, les fils et filles d’agriculteurs ne seront pas assez nombreux pour assurer la relève. Aussi souhaite-t-il que les montants de la DJA « restent au moins au même niveau »,  et que la modulation  « facilite l’accès pour les jeunes « hors cadre familial ».

La guerre en Ukraine inquiète

William Doudoux entend bien aussi continuer à travailler au sein des instances qui jouent un rôle dans l’installation, dont le comité technique Safer et la Cdoa. Il devra aussi s’intéresser davantage à d’autres dossiers, dont les dégâts de gibier, « il faut continuer la pression pour faire baisser les populations de sangliers », pointe-t-il. La guerre en Ukraine, et ses conséquences pour l’agriculture, sont aussi un gros sujet de préoccupation « c’est le premier sujet qui a été abordé au conseil d’administration ; la hausse du prix des aliments est inquiétante pour l’élevage lait et viande, et hors sol », citant aussi les prix des engrais et du fuel... Il souhaite par ailleurs développer l’animation rurale, notamment  au niveau des cantons, et les inciter à pérenniser leurs actions.