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Lorine Collin (GDS) : «rester précurseur en veille sanitaire»

Lorine Collin, avec sa fille Alixe : « avoir un élevage sain, c’est valorisant». Photo : A.H.
Lorine Collin, avec sa fille Alixe : « avoir un élevage sain, c’est valorisant». Photo : A.H.

Jeune agricultrice sur une ferme de polyculture-élevage allaitant, Lorine Collin a été élue en décembre dernier à la présidence du Groupement de défense sanitaire (GDS). Passionnée d’élevage, elle souhaite travailler dans la continuité de son prédécesseur.

«On peut tout faire très bien, et voir subitement tout son travail remis en cause», explique Lorine Collin. C’est ce qui lui est arrivé en 2018 lorsque trois cas de BVD sur des veaux ont été découverts dans son élevage. Une contamination inexpliquée, qui l’a fait réfléchir.  «J’ai pris conscience de l’importance de l’action collective pour maintenir le cheptel en bonne santé » explique-t-elle. Convaincue par le soutien qu’elle a reçu du Groupement de défense sanitaire, elle a décidé de s’impliquer dans la structure. Entrée au conseil d’administration en 2019, elle en devient ensuite trésorière, avant d’être est élue présidente le 8 décembre dernier, suite au départ de Michel Varnusson.

«J’aime travailler avec du vivant»

Un engagement qui semble naturel pour cette jeune femme dynamique, âgée de 30 ans et maman de deux jeunes enfants, Alixe et Paulin. Issue d’une famille d’agriculteurs d’Aubréville, elle s’est vite orientée vers l’agriculture, obtenant un BAC STAV, puis un  BTS ACSE à l’EPL Agro à Bar-le-Duc en 2011. Elle reprend en 2014 une exploitation à Neuvilly-en-Argonne, le village voisin, avec son compagnon, Axel Fichaux.  La ferme d’une soixantaine d’hectares compte un troupeau de 14 vaches inscrites de race Limousine. Un élevage que le jeune couple décide de développer, avec une activité de vente directe de viande pour gagner de la valeur ajoutée, et «donner du sens à notre métier en offrant de la qualité aux consommateurs locaux». Le temps d’augmenter le troupeau, tous deux conservent leur emploi,  elle sur la ferme familiale, et lui comme conducteur d’engins dans une entreprise de travaux agricoles.

Aujourd’hui, les deux fermes ont fusionné, Lorine exploite avec son compagnon et son père la SCEA de la Clé des Champs, une ferme de 250 ha, dont 170 ha de cultures et 80 ha de prairies permanentes, et un troupeau Limousin fort de 90 vaches, issues du cheptel de départ. Passionnée d’élevage, elle a principalement en charge la gestion du troupeau, « j’aime travailler avec du vivant, rechercher la performance. Avec des animaux,  le travail n’est jamais le même » assure-t-elle.

 «Être forts tous ensemble»

Dans ses nouvelles responsabilités de présidente du GDS, Lorine Collin entend œuvrer dans la continuité de son prédécesseur. «Avoir un élevage sain, c’est valorisant pour les éleveurs, nous devons être forts tous ensemble pour que l’élevage se porte bien . Elle souhaite en particulier «rester précurseur en veille sanitaire, et ne pas être en retard par rapport aux nouvelles maladies , citant en particulier la Besnoitiose, contre laquelle «la Meuse est un des premiers départements du Grand Est à s’être engagé». Pour assumer ses engagements, elle peut compter sur le soutien de ses deux vice-présidents, Simon Groot Koerkamp et Philippe Furaux, et sur le directeur Laurent Fourès. Et peut compter sur son père et son compagnon pour la remplacer sur la ferme.

Lorine Collin entend défendre et promouvoir l’élevage, trop souvent dévalorisé à ses yeux. «La Meuse a la force d'avoir un élevage de qualité, et  il est possible de bien vivre de cette activité si nous gardons une bonne gestion économique et sanitaire» assure-t-elle, rappelant que «mon premier métier, c’est d’abord agricultrice».