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Opération séduction auprès des orienteurs avec l'ANEFA

Christian et Guillaume Thiébaut (au centre) ont présenté leur parcours et les particularités du métier. Photo : A. H.
Christian et Guillaume Thiébaut (au centre) ont présenté leur parcours et les particularités du métier. Photo : A. H.

Une vingtaine de personnes chargées de l’orientation des jeunes étaient invitées par l’ANEFA Meuse, le 22 mars, pour une journée de découverte des métiers agricoles. Celle-ci a débuté au GAEC de Louiseville, une exploitation d’élevage laitier à Saint-Benoît-en-Woëvre.

Les participants ont été accueillis par le président l’ANEFA, Christophe Adnet, et par plusieurs représentants agricoles. En présentant l’exploitation, Guillaume Thiébaut, associé du GAEC, et son père Christian, désormais salarié, ont expliqué leur métier d’agriculteur aujourd’hui, bien éloigné de certaines idées reçues. «Un agriculteur n’est pas seulement un chauffeur de tracteur ; il doit être dans l’anticipation et la stratégie, pour être capable de résister aux différents aléas, climatique, économique, ou réglementaire» a expliqué Christian Thiébaut, «c’est encore plus vrai avec la crise actuelle». L’agriculteur est un chef d’entreprise, qui doit gérer de multiples activités, et en premier lieu être un bon gestionnaire, capable aussi d’assurer des tâches administratives parfois rébarbatives.

La population agricole ne suffira pas

Guillaume Thiébaut est revenu sur la ferme en 2016, après avoir beaucoup voyagé. «Je n’étais pas passionné par les vaches, mais attiré par le côté nature, la diversité du travail, et la gestion», a-t-il expliqué. Après avoir été salarié, il est devenu associé, à la place de sa mère partie en retraite. Le deuxième associé, Dominique Rouyer, est arrivé en 1993, d’abord comme salarié. «Il n’est pas d’origine agricole mais s’est investi dans la ferme ; nous lui avons proposé de devenir associé», a expliqué Christian Thiébaut. L’arrivée d’une personne extérieure a contribué à la pérennité de l’exploitation.

La présentation a permis de rebondir sur la question du renouvellement des générations. En Meuse, plus de 1.400 agriculteurs devraient partir en retraite sur la période 2019-2029, alors qu’un peu plus de 70 installations ont été enregistrées l’an dernier. Le recrutement de salariés agricoles s’avère compliqué, d’autant que d’autres secteurs économiques sont en manque de main-d’œuvre. «Nous avons de plus en plus besoin de faire appel à l’extérieur, car la population agricole ne suffira pas pour remplacer tous les départs», a souligné Hubert Basse, vice-président de la Chambre d’agriculture.

L’intérêt des stages de découverte

Des formations adaptées sont proposées par les établissements d’enseignement agricole pour les jeunes intéressés par le métier. Et des dispositifs existent pour faciliter l’installation et la transmission, a-t-il été rappelé.

Les stages de découverte, à la ferme, semblent être une formule intéressante, aux yeux des orienteurs, pour attirer les jeunes, en leur faisant «toucher de près au métier». «Il n’est pas simple pour un jeune de définir son projet», explique Christelle Nicolas, qui accompagne des «décrocheurs» de tous niveaux, du CAP au BTS. L’agriculture peut être pour certains la voie idéale pour rebondir. 

Une vingtaine d’orienteurs ont participé à cette journée. Photo : A. H.
Une vingtaine d’orienteurs ont participé à cette journée. Photo : A. H.