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Première formation au tir de nuit

Agriculteurs et chasseurs ont participé à une formation au tir de nuit, le 11 mai à Bar-le-Duc. Photo : E. M.
Agriculteurs et chasseurs ont participé à une formation au tir de nuit, le 11 mai à Bar-le-Duc. Photo : E. M.

Dans le dossier récurrent des dégâts de sangliers, l’autorisation du tir de nuit dans trois massifs marque une avancée significative, pour la FDSEA. Une première formation vient d’être organisée pour sa mise en œuvre, axée sur la sécurité.

La demande d’autoriser les tirs de nuit est présente dans les débats depuis plusieurs mois. Il est important de préciser au préalable que le tir de nuit fait partie des mesures inscrites dans l’accord national signé par la Fédération nationale des chasseurs, le gouvernement et les syndicats, en mars dernier, au Salon de l’agriculture. Elle intervient en contrepartie d’un engagement de diminution des populations de sangliers, et à la clef, le versement par l’État d'1 million d’euros pour le département de la Meuse, afin de faire face à la facture des dégâts causés par le grand gibier.

Autorisation encadrée

Après de longues discussions, et le constat que les dégâts sont toujours problématiques, le préfet, Xavier Delarue, a autorisé le tir de nuit sur trois massifs difficiles en Meuse. Cet arrêté a été pris en complément de l’arrêté du 2 mars concernant l’autorisation de tir pour des opérations administratives de destruction de sanglier, afin d’assurer la protection des cultures et plantations du 1er avril au 31 mai. Une avancée que la FDSEA se félicite d’avoir soutenue.

Il est utile de rappeler que c’est bien le détenteur du droit de chasse qui est prioritaire, mais si ce dernier ne souhaite pas protéger ses cultures (80 % des cas), alors l’exploitant agricole reprend la main sur ses parcelles.

Conscient que la sécurité est l’une des dispositions sur laquelle il faut être rigoureux, cette autorisation est encadrée et autorisée pour les chasseurs ayant suivi une formation de sensibilisation sur le tir de nuit. Celui-ci s’entend de la période qui commence 2 heures après l’heure légale du coucher de soleil, et jusqu’à 2 heures avant son lever.

Les massifs concernés par cette mesure sont les numéros 46, 59 et 60. Le tir de nuit doit être précédé d’une demande d’autorisation spécifique, à obtenir auprès du service environnement de la DDT, unité de chasse. Il faut signaler au préalable, au maire de la commune et au lieutenant de louveterie compétent sur le territoire, la période de sortie et le secteur concerné.

Une première formation organisée

Une première formation a été organisée par la DDT et un lieutenant de louveterie, le 11 mai dernier à Bar-le-Duc. Elle a accueilli 27 participants, dont une moitié d’agriculteurs et ainsi que des chasseurs. La formation a été structurée autour de trois axes : une explication des droits et des devoirs de chacun au regard des textes applicables, et les moyens légaux à mettre en œuvre tels que l’interdiction des lunettes thermiques, l’intensificateur de lumière sur les lunettes… Une grande partie a été consacrée à la sécurité, en particulier concernant l’angle et les distances de tirs. Les participants ont été sensibilisés au respect de l’animal, notamment à «valoriser» le gibier de la manière la plus noble possible.

Si la nouveauté peut faire peur, il est utile de préciser qu’elle est appliquée depuis longtemps en Moselle et en Alsace. L’affût de jour et de nuit permet de prélever 7.000 sangliers en Moselle, contre 300 en Meuse. Ce type de chasse, pendant la période de chasse ou pendant la période de destruction de nuisibles, est tout à fait compatible avec le territoire meusien, et permet de conforter les liens entre acteurs du monde rural pour la protection des cultures.