À l’occasion de la cérémonie des trophées, l’agriculture meusienne a su mettre en lumière son savoir-faire et sa créativité en récompensant des exploitants engagés qui dynamisent le territoire.
Organisée en marge de Verdun Expo, la quatrième édition des trophées de l’agriculture a réuni, vendredi 16 septembre en soirée, de nombreux partenaires fidèles autour des organisateurs, le groupe Ebra – L’Est Républicain et la Chambre d’agriculture. Des représentants du Département de la Meuse, du Crédit agricole de Lorraine, d’EMC2 et pour la première fois de l’ULM ont décerné huit récompenses dont un coup de cœur, sous l’œil de l’invité d’honneur, le chef étoilé Michel Roth, meilleur ouvrier de France et Bocuse d’or. «Cette soirée permet avant tout de mettre en lumière des gens passionnés qui font du beau travail, entre tradition et modernité» s’est-il réjouit.
Faire rayonner l’agriculture meusienne
Le premier lauréat de la soirée fut la SCEA des Vergers d’Arifontaine à Bonzée, exploitée par Étienne et Nathalie Benoit, pour la catégorie «engagé pour son territoire». Créée en 1989, la société produit plus de 400 t de fruits chaque année, dont une majorité de pommes, grâce à une agriculture raisonnée. Étienne Benoit aimerait transmettre son exploitation à de futurs repreneurs qu’il cherche avec espoir.
Antoine Jeanson, de l’EARL du Frauchis à Cousances-les-Forges recherche également un repreneur. «La transmission n’est pas faite» a-t-il avoué lors de la remise du trophée «ambassadeur de l’agriculture». À la fois producteur laitier et céréalier, il a participé au championnat du monde d'attelage l’an dernier et a terminé sur la troisième marche du podium.
Se diversifier pour se démarquer
À l’EARL du Sart à Montmédy, les exploitants ont aussi tendu le dos au moment de la reprise de leur exploitation. Et puis, après le confinement, leur fille, Émilie Lanher, «a eu une vocation tardive» et a rejoint l’exploitation. La jeune agricultrice a su adapter les activités de la ferme en se diversifiant avec des volailles fermières. Elle a reçu le prix de la catégorie «installation et transmission».
Se démarquer de la concurrence tout en travaillant localement, c’est également le crédo de l’EARL des Forges à Abainville, lauréat du trophée «locale et proximité». Christelle et Vincent Bontant valorisent le lait de l’exploitation depuis six ans «pour en faire des produits nobles et de qualité» a souligné l’éleveur.
Déjà certifiés HVE, Guillaume Thiébaut et Dominique Rouyer, associés à la ferme de Louiseville à Vigneulles-lès-Hattonchâtel ont pour objectif de passer en bio «en fonction de la conjoncture». Le bâtiment d’élevage des 150 vaches se situe à proximité des pâtures. «Nous sommes très autonomes ce qui permet d’être en déconnexion des marchés des intrants. Nous avons un résultat économique linéaire sur le long terme». Ils repartent avec le prix de «l’agriculture résiliente».
Savoir attirer les jeunes
Le trophée de l’agriculture «numérique et connectée» a été remis au GAEC Sofragil à Dugny-sur-Meuse. Pascal Toussaint et Cédric Somnard, utilisent les nouvelles technologies au quotidien sur leur ferme céréalière. «Pour accroître leur rentabilité», ils utilisent des outils de télétraitements par GPS et travaillent avec de nombreuses applications. «Le métier n’est pas du tout ringard, il est en perpétuelle évolution» ont-ils expliqué.
Parce que l’agriculture, c’est aussi travailler ensemble, la CUMA Centre Meuse représentée par son président Clément Marie a obtenu le prix du «trophée collectif». 70 adhérents se partagent des équipements performants et spécifiques, tout en minimisant les coûts. «Beaucoup de jeunes nous rejoignent» a souligné le président de la structure.
Pour terminer la soirée, c’est le trophée «coup de cœur» qui a été décerné au Service de remplacement de la Meuse. Sa présidente, Nathalie Blandin, était émue de cette récompense . «Le renouvellement des générations passera par le remplacement. Il faut aider les jeunes à s’émanciper» explique-t-elle.
