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ULM : un avenir laitier à préserver

« Je suis bien dans mes vaches, et épanouie dans mon travail » a expliqué Emilie Guerre, jeune agricultrice installée récemment..  Photo : A.H.
« Je suis bien dans mes vaches, et épanouie dans mon travail » a expliqué Emilie Guerre, jeune agricultrice installée récemment.. Photo : A.H.

Lors de son assemblée générale,  l’Union laitière a organisé une table ronde  autour de la « vivabilité » en élevage, un concept d’autant plus important dans un contexte de déprise laitière.

La collecte de la coopérative a augmenté de + 1,42 % en 2022 par rapport à 2021, à 367,1 millions de litres, malgré la sécheresse. Mais cette hausse « ne masquera pas longtemps la baisse de production dans nos régions », a alerté la présidente Ludivine Graftiaux, lors de l’assemblée générale de l’Union laitière de la Meuse,  le 25 avril à Thierville-sur-Meuse.  Pourtant, « les éleveurs sont plein d’envie, mais vous devez les accompagner pour avoir du lait à transformer dans vos usines » a-t-elle lancé aux transformateurs, se tournant aussi vers les élus.

Si certains signaux sont au vert, en premier lieu un prix du lait en hausse de plus de 80 €/1000 litres l’an dernier, la baisse de la production et du nombre d’éleveurs inquiète la coopérative,  qui a organisé une table ronde sur la « vivabilité en élevage laitier».

Besoin d’équilibre avec la vie personnelle

Vingt-neuf nouveaux jeunes éleveurs ont rejoint la coopérative en 2022, signe que l’élevage continue malgré tout d’attirer. Mais dans certaines conditions. Emilie Guerre, 27 ans, et non issue du milieu agricole, a ainsi détaillé son parcours, qui l’a conduite à reprendre l’exploitation de ses beaux-parents, après avoir été pendant six ans conseillère à la Chambre d’agriculture. « J’avais besoin d’un retour à la nature, de contacts avec les animaux, de liberté, a-t-elle expliqué, j’ai trouvé un équilibre familial, tout en maintenant du lien social ».

La jeune femme, titulaire d’un BTS agricole, assure la traite des cinquante vaches laitières matin et soir, sauf le dimanche matin où son conjoint prend le relais pour lui permettre de pratiquer un loisir. « Dans tous les métiers, il y a des contraintes », relativise celle qui déclare être « bien dans mes vaches, et épanouie dans mon travail », et qui entend « s’épanouir aussi ailleurs qu’à la ferme ». Son projet, dans l’immédiat, est de « maintenir la production laitière » de cette exploitation qui compte 80 % d’herbe, avec également un troupeau de 30 vaches charolaises et une dizaine de brebis.

Des attentes partagées également par d’autres jeunes éleveurs, interrogés fin 2021 lors d’une enquête sur leur vision de l’avenir d’ici 15 ans, réalisée par la Coopération laitière. Anne-Sophie Rumigny Passas en a livré les principaux enseignements. Par ordre de priorité, « une exploitation permettant un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle », « la possibilité de se faire remplacer pour se libérer certains week-end et des vacances », « la robotisation pour réduire l’astreinte », « une meilleure reconnaissance par le grand public des efforts réalisés pour changer de pratiques face aux changement climatique, et surtout un prix rémunérateur », et enfin, « la possibilité de se former tout au long de sa carrière, en présentiel, pour plus de relationnel ». Et aussi, la volonté « de produire autant, voire un peu moins ».

L'article complet à lire dans notre édition papier du vendredi 5 mai.