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Un contexte budgétaire incertain

« La transition écologique est engagée, mais la tâche est encore importante », estime Jean-Luc Pelletier, entouré de Nicolas Pérotin vice pdt), Pascal Duchêne (DDT adjoint) et Pascal Cerneau (directeur). Photo : A.HUMBERTCLAUDE
« La transition écologique est engagée, mais la tâche est encore importante », estime Jean-Luc Pelletier, entouré de Nicolas Pérotin vice pdt), Pascal Duchêne (DDT adjoint) et Pascal Cerneau (directeur). Photo : A.HUMBERTCLAUDE

Si le contexte agricole apparaît plus favorable en cet automne, il n’est pas dénué de motifs d’inquiétude, dont la hausse des charges. Un tableau en demi-teinte brossé lors de la session de la Chambre d’agriculture. L’institution doit aussi compter avec un budget encore incertain pour les années à venir.

Les membres de la Chambre d’agriculture étaient réunis en session le 23 novembre, délocalisée à Longeville-en-Barrois, et avec présentation obligatoire du pass sanitaire. Une session de fin d’année tenue dans un contexte agricole qualifié de « globalement assez favorable » par le président Jean-Luc Pelletier. Après plusieurs années marquées par les aléas climatiques, les campagnes céréalière et fourragère ont été « satisfaisantes », malgré des situations locales parfois « compliquées ». La bonne tenue des cours des céréales vient ajouter à ce contexte plutôt porteur, tempéré toutefois par la hausse des charges : engrais, énergie, aliments du bétail...

Le virage de la transition écologique

D’autres nuages viennent assombrir l’horizon, en particulier le passage en zone vulnérable, en 2022,  de la partie du département qui n’y était pas encore. Ce qui va nécessiter pour certains élevages, de revoir leur capacité de stockage des effluents, avec parfois des investissements importants à réaliser. Même si des aides existent, Jean-Luc Pelletier a fait un appel du pied au Conseil départemental « pour participer à ces transformations ». A cela s’ajoutent les incertitudes de la future Pac, qui va s’appliquer en 2023, et qu’il faudra prévoir dans les assolements dès l’an prochain. La Chambre d’agriculture organisera des réunions en début d’année pour éclairer les agriculteurs sur cette nouvelle donne.

Si le « virage » de la transition écologique, « est largement entamé » par l’agriculture, « la tâche est encore importante », estime le président Pelletier, qui plaide pour « un peu de bienveillance » lors des contrôles administratifs, face aux contraintes et législations "multiples". Le « Green Deal » européen est aussi un sujet d’interrogation, au cas où il serait « trop rapide et trop marqué », au vu de possibles conséquences sur la malnutrition.

Besoin de « lisibilité financière »

Autre sujet d’incertitude pour l’institution consulaire, son financement, à l’heure de calibrer le budget 2022, présenté avec un léger déficit d’environ 15.000 €. Des discussions ont été engagées au niveau national avec le ministère de l’Agriculture pour la période 2021-2025, « mais rien n’est encore signé » a expliqué le directeur Pascal Cerneau, en insistant sur le caractère « provisoire » des informations délivrées.  Il apparaît toutefois que la ressource issue de la taxe sur le foncier non bâti, inchangée depuis 7 ans, serait préservée, mais que les fonds transiteraient par l’Apca (assemblée permanente des Chambres d’agriculture), chargée de leur répartition, une partie étant conditionnée à l’atteinte de certains objectifs stratégiques. « Notre présence sur le terrain a permis d’ouvrir le débat, on revient de loin » a commenté Jean- Luc Pelletier, soucieux de la « lisibilité budgétaire » nécessaire à la bonne marche de l’institution.

D’autant que d’autres points d’interrogation sont venus ajouter à l’incertitude, concernant le bâtiment des Roises, à Savonnières-devant-Bar. La caisse régionale de Crédit Agricole,  principal copropriétaire du site, se voit contrainte de réduire sa consommation énergétique de 40 % d’ici 2031. Plusieurs options sont envisagées, rénovation, ou destruction du bâtiment existant et reconstruction. La banque verte a engagé des études avec un architecte en vue d’un chiffrage. Jean-Luc Pelletier a souhaité qu’une réflexion soit menée « en partenariat » sur ce dossier, compte tenu des potentielles conséquences financières, et des investissements déjà réalisés sur le site.

La session était réunie à Longeville-en-Barrois. Photo : A. HUMBERTCLAUDE
La session était réunie à Longeville-en-Barrois. Photo : A. HUMBERTCLAUDE