A Louppy-sur-Loison, Bernadette et Dominique Collot ont transmis leur exploitation à un jeune salarié agricole qui réalise ainsi son rêve de s’installer agriculteur. Un passage de relais réussi grâce à l’accompagnement de la Safer Grand Est.
Le 31 janvier, à l’issue d’une réunion dans le nord meusien, les membres du comité technique Meuse de la Safer Grand Est, se sont rendus sur l’exploitation de Jacques Diverres à Louppy-sur Loison, récemment installé « hors cadre familial ». L’occasion de mettre en valeur une transmission d’exploitation réussie, dans la laquelle « la Safer a pleinement joué son rôle au service du renouvellement des générations », salue Julien Robert, président du comité, qui est aussi secrétaire général des JA de la Meuse.
Contacts avec les propriétaires
Exploitants une ferme de polyculture élevage, Bernadette et Dominique Collot, sans enfants motivés par le métier, souhaitaient transmettre à un jeune, tout en assurant la pérennité de l’élevage. La ferme compte 138 ha, dont 100 ha de prairies permanentes. Près de la moitié du foncier (45 %) était loué à un Gfa familial réunissant Dominique Collot et ses sept frères et sœurs, 15 % en propriété, le reste en location à la commune, et à six autres propriétaires. En septembre 2019, le couple a pris contact avec Gwenaël Cousin, conseiller foncier à la Safer, qui s’est engagé à l'accompagner. Ce dernier rencontre les différents propriétaires, pour les convaincre de relouer leurs terres au futur repreneur. Le conseil municipal s’y engage également, sous réserve que le nouvel arrivant réside au village. Gwenaël Cousin accompagne aussi Dominique Collot dans le rachat de la totalité des parts du GFA familial, afin qu’il en ait la maîtrise.
« Un rêve d’enfant »
L’appel à candidature pour la reprise complète de l’exploitation est publié début 2020. Jacques Diverres, salarié dans la Marne, en est informé par un ami jeune agriculteur. Une rencontre est organisée avec les cédants, et le courant passe. Enfant de la Ddass, Jacques Diverres, 34 ans, souhaitait s’installer sur une « structure à taille humaine ». Depuis son bac pro en 2008, il a occupé plusieurs emplois de salarié agricole, dont cinq ans comme responsable d’un troupeau de 220 laitières. « Aujourd’hui, j’ai réalisé un rêve d’enfant » a-t-il confié en présentant son exploitation. La Safer l’a accompagné dans les nombreuses démarches liées à l’installation, en relation avec les différents organismes concernés et l’administration. L’installation s’est concrétisée le 1er janvier 2021.
Sécurité foncière
Le jeune agriculteur a racheté la maison d’habitation où il réside avec sa compagne infirmière, et leurs deux enfants. L’intégration dans le village s’est bien passée. « C’est magnifique pour la commune » a réagi le maire, Guy-Joël Chatton, tout heureux aussi « de revoir des vaches laitières dans le village ». Car en s’installant, Jacques Diverres a relancé cette production, que les cédants avait remplacée par un élevage allaitant. Le troupeau compte une cinquantaine de vaches et l’exploitation est en conversion à l’agriculture biologique. Avec 90 ha loués par bail de 18 ans, le reste à la commune et à un Gfa familial, Jacques Diverres peut s’appuyer sur une réelle sécurité foncière pour développer ses projets. Cet exemple de transmission réussie a été distingué lors des Trophées de l’agriculture meusienne en septembre dernier.