Vous êtes ici

Une meilleure gestion de l’herbe pour plus d’autonomie en bio

Jérôme Albert : «j’aurais dû implanter ces prairies multi-espèces et miser sur le pâturage plus tôt». Photo : J. Albert
Jérôme Albert : «j’aurais dû implanter ces prairies multi-espèces et miser sur le pâturage plus tôt». Photo : J. Albert

En passant en bio, l’EARL du Moulin neuf a appris à cultiver de l’herbe de qualité, avec des espèces diversifiées, des légumineuses dans les prairies, et de l’herbe récoltée jeune.

Grâce à ses prairies multi-espèces et au pâturage tournant dynamique, l’élevage bovin laitier de l’EARL du Moulin neuf produit des fourrages de qualité. «Nous sommes passés en bio en 2016, car nous voulions continuer à produire du lait en phase avec les enjeux environnementaux, sociétaux et climatiques que doit relever l’agriculture» explique Jérôme Albert, l’éleveur mosellan.

Depuis cinq ans, l’élevage de 57 vaches et 430.000 litres de lait a appris à cultiver l’herbe. «Je vais désormais chercher une herbe jeune, au bon stade de récolte pour maximiser sa valeur alimentaire».

Des prairies multi-espèces ont été implantées avec notamment du plantain, de la luzerne et du trèfle blanc qui peuvent facilement couvrir les terres séchantes. «Les prairies temporaires permettent l’étalement de la production d’herbe de qualité, et donc la diminution des achats extérieurs», apprécie l’éleveur.

Depuis l’an dernier, les prairies sont semées à l’automne, sous couvert de mélanges céréales protéagineux. Le méteil et la prairie sont semés le même jour, en deux passages, sur la première quinzaine d’octobre, pour profiter d’une météo adéquate. Le méteil est récolté en vert, début mai, pour que la prairie par-dessous puisse profiter de la lumière du printemps.

Des méteils grains pour complémenter le troupeau

Au pâturage, le troupeau retrouve chaque jour de la nouvelle herbe, parmi l’un des vingt-deux paddocks. Au 15 mars, les vaches sortent pour le déprimage, avant la saison de pâturage qui se termine entre fin octobre et mi-novembre. Pour l’éleveur, rationner à l’auge suivant la quantité d’herbe disponible en pâture est un point clé de la gestion du pâturage.

Pour limiter l’achat de correcteur azoté, l’éleveur produit davantage de protéagineux. Après avoir essayé de cultiver du soja, il produit désormais des méteils grains. Ces mélanges de triticale, pois, avoine et féverole sont distribués à l’auge pour une production de 24 litres, ainsi qu’au DAC (Distributeur automatique de concentrés) suivant la production laitière. En moyenne, les vaches en reçoivent 3 kg de matière sèche par jour. Maintenant autonome en protéines à 95 %, l’élevage conjugue un bilan environnemental vertueux et de bons résultats économiques.