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Une rentrée sous haute tension

Malgré un contexte compliqué, Jean-Luc Pelletier (à d.) conserve un certain optimisme pour l’avenir. Photo : A. H.
Malgré un contexte compliqué, Jean-Luc Pelletier (à d.) conserve un certain optimisme pour l’avenir. Photo : A. H.

Lors de la session de rentrée de la Chambre d’agriculture, les élus se sont penchés sur la question cruciale de l’énergie, dans un contexte inflationniste qui inquiète.

Les membres de la Chambre d’agriculture étaient réunis le mi-septembre à Bras-sur-Meuse, pour leur session de rentrée, en présence de Pascal Duchêne, directeur de la DDT, de la député Florence Goulet, et du sénateur Franck Menonville.

Devant une salle bien remplie, le président Jean-Luc Pelletier, et le vice-président, Nicolas Pérotin, sont revenus sur le contexte particulier, entre conflit en Ukraine, réchauffement climatique et crise énergétique. Un contexte compliqué à bien des égards pour l’agriculture, entre envolée des charges et volatilité des prix, mais dans lequel le président Pelletier distingue néanmoins «plein d’opportunités qui s’ouvrent à nous», évoquant le regain d’intérêt pour la souveraineté alimentaire et la sécurité énergétique. Un sujet abordé dans un deuxième temps, et qui est aussi source d’inquiétude lorsque des coupures d’électricité sont évoquées pour cet hiver.

Reconnaître le travail de l’élevage

Du côté des récoltes, la campagne écoulée a réservé son lot d’aléas, avec une moisson «très hétérogène», et des résultats économiques «qui varient du simple au triple», a expliqué le vice-président, Nicolas Pérotin. Et l’année prochaine s’annonce déjà très incertaine au vu de la flambée des intrants et de la volatilité des cours. Côté élevage, les bilans fourragers sont «en berne», et les stocks 2022 «déjà entamés», suite à la sécheresse estivale. Alors que le cheptel est en baisse, «il faut reconnaître le travail de l’élevage, par une juste rémunération», a insisté Nicolas Pérotin, tout en défendant la culture du maïs, «une plante tant décriée, mais vertueuse dans nos secteurs». Avec le renouvellement des générations, le maintien de la polyculture-élevage, «facteur de stabilité des exploitations et de diversité» du territoire est un des grands enjeux pour la Meuse, d’autant que le devenir de l’industrie laitière en dépend aussi.

Forêt en souffrance

Le vice-président est aussi revenu sur le foyer d’influenza aviaire, survenu dans un élevage de poules pondeuses à Bislée. Pour exprimer son soutien à «un éleveur exemplaire, très rigoureux sur la biosécurité», ajoutant que l’institution l’accompagnera dans ces moments difficiles. Et d’appeler à «une solution durable» pour préserver les élevages, par la vaccination, alors qu’une «vraie tension» touche la filière.

Pour compléter ce tour d’horizon, François Godinot a dressé un constat alarmant de la situation de la forêt meusienne. «La sécheresse et la chaleur ont eu un impact terrible, la plupart des plantations de l’automne et du printemps sont sèches, et les arbres adultes sont en souffrance, en particulier le hêtre qui dépérit depuis plusieurs années». Le président des forestiers privés craint que la lande remplace bientôt la forêt dans certains secteurs du sud meusien.