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La pluie impacte la récolte des mirabelles

 Le 18 août, la cueillette était déjà terminée sur les vergers de l’AREFE, et la récolte mécanique devait se terminer autour du 25 août. Photo : A. L.
Le 18 août, la cueillette était déjà terminée sur les vergers de l’AREFE, et la récolte mécanique devait se terminer autour du 25 août. Photo : A. L.

La récolte 2023 de mirabelles s’est déroulée sous le signe de la pluie, alors que l’année s’annonçait prometteuse. La proportion de mirabelles transformées devrait être plus élevée cette année. Rencontre avec Quentin Hoffmann, dans les vergers de l’AREFE.

De l’eau, de l’eau, encore de l’eau. Les précipitations se sont multipliées à l’heure de la récolte des mirabelles. Pourtant, «jusqu’au 25 juillet, les conditions étaient idéales, après un printemps pluvieux sans épisode de gel majeur et du soleil en début d’été, les fruits étaient charnus et sucrés», rappelle Quentin Hoffmann, président de l’association Mirabelles de Lorraine et directeur de l’AREFE (Association régionale d'expérimentation fruitière de l'Est). L’année s’annonçait donc prometteuse pour le fruit d’or, avant que la pluie ne s’en mêle.   

«Il a plu quasiment tous les jours pendant la récolte, avec plusieurs orages. De nombreux fruits se sont fissurés, certains ont pourris», indique Quentin Hoffmann. Alors, sur les vergers expérimentaux de l’AREFE, comme ailleurs, «nous avons beaucoup trié, cela demande un peu plus de travail au verger, mais aussi au conditionnement», ajoute-t-il. La production ne devrait donc pas dépasser les 100 à 120 tonnes sur les 20 ha de vergers expérimentaux situés autour de Vigneulles-lès-Hattonchâtel, alors qu’elle était en moyenne de 160 tonnes sur les dix dernières années.

Récolte flash

«Nous avons commencé à récolter le 7 août et nous devrions avoir terminé vers le 25 août», estimait Quentin Hoffmann, le 18 août. Une période de récolte de moins d’un mois, qui contraste avec celles des dernières années, lorsque les producteurs s’interrogeaient sur la disponibilité des saisonniers pour des récoltes débordant sur le mois de septembre.

De plus, si habituellement la production se répartit entre un tiers de fruits cueillis pour le marché du frais et deux tiers récoltés mécaniquement pour l’industrie, cette année, la proportion de mirabelles transformées devrait être plus élevée. «Nous avions retenu une vingtaine de saisonniers pour la cueillette et une dizaine pour la récolte mécanique. Finalement, les cueilleurs n’ont pas beaucoup travaillé» explique Quentin Hoffmann.

En effet, les fruits humides ne se conservent pas bien, et ne peuvent donc être valorisés en frais. Il est nécessaire de les transformer rapidement. «Avec notre organisation, les fruits sont transformés un à deux jours après avoir été récoltés. Plus que jamais, nous sommes heureux d’avoir investis dans des outils de transformation. Cela nous permet de valoriser bien plus de fruits, de limiter les pertes», confie Quentin Hoffmann.

«Une promesse de plaisir»

Si la quantité de mirabelles déçoit cette année, et notamment la proportion de fruits de bouche, la qualité organoleptique elle, est bien là. «Les fruits restants sont beaux, sucrés, charnus, de quoi remplir la promesse de l’IGP», se réjouit Quentin Hoffmann. Car pour lui, l’IGP Mirabelles de Lorraine, «c’est une promesse de plaisir, un fruit bonbon. C’est un fruit ancré dans le patrimoine lorrain. Alors, on ne veut pas casser la promesse, quitte à ce qu’il y ait moins de fruits sur les étals».