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L'art du vin et de la vigne avec Léo-Paul Liénard

«Le vin est plus complexe, plus gastronomique et plus boisé» lorsqu’il est élevé en fût de chêne, explique Léo-Paul Liénard. Photo : A. J.
«Le vin est plus complexe, plus gastronomique et plus boisé» lorsqu’il est élevé en fût de chêne, explique Léo-Paul Liénard. Photo : A. J.

Après des études à Beaune, Léo-Paul Liénard a enchaîné les expériences professionnelles dans des domaines viticoles réputés, avant de revenir s’installer sur ses terres meusiennes. Il exploite désormais un domaine qui porte son nom et qu’il a orienté vers l’agriculture biologique.

Dernier arrivé parmi les vignerons meusiens, Léo-Paul Liénard n’est pourtant pas un inconnu dans le métier. Fils et frère de viticulteurs, il a passé son enfance au milieu des vignes à Combres-sous-les-Côtes, sur le domaine familial.

Avant de revenir s’installer dans le département, le jeune homme de 27 ans a étudié l’art du vin et de la vigne à Beaune. Il a d’abord obtenu un BTS viticulture-œnologie, avant de poursuivre ses études avec l’équivalent d’un bachelor en commerce des vins et spiritueux.

Après avoir fait ses premières armes en Bourgogne, dans des domaines réputés, il est parti au Chili et en Argentine pour découvrir une autre façon de travailler. L’an dernier, il a eu l’opportunité de regagner ses terres natales, et de pouvoir entretenir son propre domaine en reprenant une exploitation de 4,5 ha, à Creuë. «Je suis installé depuis le 1er août 2022. Les vignes de mes premières vendanges ont été préparées par l’ancien propriétaire» raconte-t-il, ne cachant pas ses ambitions de transformer le domaine selon ses propres aspirations.

En conversion bio depuis cette année, il explique qu’il a fallu «réadapter tout le système de production, avec une reprise plus traditionnelle en redonnant plus de vie dans les sols, avec un travail essentiel d’analyse et de prévention». «Un gros boulot est nécessaire pendant encore quatre à cinq ans pour remettre les vignes en état» poursuit-il.

Mis en place des fûts de chêne

Côté cave, Léo-Paul Liénard a réalisé des travaux de réhabilitation tout au long de l’année, avec le soutien et l’expertise de ses parents. Il a pu bénéficier des aides PCAE et de FranceAgriMer. «Il a fallu mettre le pressoir en hauteur pour éviter l’utilisation d’une pompe et permettre une rentrée du raisin plus qualitative». L’isolation de la cuverie a été refaite pour éviter les trop grandes différences de température en été et en hiver. La pièce de stockage des vins bénéficie dorénavant d’une climatisation.

Le jeune homme a également investi dans des nouvelles cuves en inox et a remis en place les fûts de chêne. «Le produit fini est plus valorisant, on sent la différence. Le vin est plus complexe, plus gastronomique et plus boisé. Mais il faut trouver le bon équilibre» souligne-t-il. Les clients s’habituent progressivement à ces changements.

Léo-Paul Liénard travaille l’Auxerrois, le Chardonnais, le Pinot gris, le Gamay et le Pinot noir. Pour sa première année d’exploitation, il a reçu le coup de cœur du guide Hachette pour sa cuvée Pinot noir élevé un an en fût de chêne «Les Masrûles». Un vrai gage de qualité et d’encouragement.

Du Gewurztraminer en Meuse

Si le jeune homme travaille avec les restaurants et les cavistes locaux, les ventes pour les particuliers ont lieu sur le domaine où il propose trois cuvées Atona, Cruïa et Vinolaé du nom latin de ses parcelles. Chacune porte l’appellation IGP Côtes de Meuse. Dès l’an prochain, il fera évoluer sa gamme en étant le seul en Meuse à proposer du Gewurztraminer sous l’appellation Vin de France. Il présentera aussi trois pétillants.

Pour se faire connaître, le domaine est labellisé Bienvenue à la ferme et devrait ouvrir ses portes plusieurs fois dans l’année pour «accueillir un maximum de personnes pour que les gens voient comment nous travaillons» s’enthousiasme-t-il à l’idée de faire découvrir son métier.