Vous êtes ici

Redonner une dynamique à l’élevage bovin lait

Gauthier Vacher, installé en 2019, a choisi d’investir dans un robot de traite avec ses associés. Photo : A. J.
Gauthier Vacher, installé en 2019, a choisi d’investir dans un robot de traite avec ses associés. Photo : A. J.

Pour répondre aux besoins des marchés, EMC2 Élevage propose à ses adhérents des contrats pour sécuriser les ateliers d’engraissement de jeunes bovins laitiers. Une journée technique a permis une présentation théorique et une approche pratique de cette production.

La section élevage d’EMC2 a organisé, mardi 19 décembre, une journée technique autour de la diversification et du changement de production en élevage bovin. Une trentaine d’éleveurs se sont retrouvés à Ville-sur-Cousances pour écouter les différentes alternatives proposées par les techniciens de la coopérative.

«Nous proposons des offres d’accompagnement plus précises et plus étoffées à nos adhérents avec trois niveaux de conseils. L’idée est de présenter des axes de travail selon leur système d’exploitation ; et de se poser des questions individuelles par rapport à un groupe» explique Arnaud Deville, technicien à la coopérative.

Avoir un système cohérent

Cette journée s’inscrit dans le renouvellement des services techniques d’EMC2 Élevage qui souhaitent relancer une dynamique sur les aspects technico-économiques des élevages.

En fonction de son système, un agriculteur doit se poser les bonnes questions s’il souhaite changer ou arrêter sa production, développer sa structure, agrandir ses bâtiments ou se diversifier. «Nous accompagnons les éleveurs et vérifions la cohérence de leur système tout en sécurisant les marges et les coûts» poursuit le technicien.

Il a notamment détaillé un contrat permettant de développer un atelier de jeunes bovins laitiers. Un partenariat avec Néalia permet un prix bloqué de l’aliment sur douze mois. Le producteur connaît à l’avance le prix de revient pour les jeunes bovins abattus à vingt mois. Il a également la possibilité d’engraisser à partir de veaux sevrés. Pour accéder à ce contrat, l’éleveur doit être adhérent à la coopérative et créer un minimum de vingt places d’engraissement. Les techniciens espèrent redonner une plus-value à ce marché qui répond à une véritable demande.

Après la partie théorique, les participants se sont rendus sur le GAEC de l’Enclos à Julvécourt pour aborder le thème de la journée lors d’une visite commentée.

«Nous avons fait le choix de monter cette ferme car elle est atypique mais efficace. Cet élevage a un contrat historique avec nous, et a décidé de maintenir le lait et l’atelier jeunes bovins» explique Yohann Lux, responsable technique à EMC2 Élevage. L’exploitation réunit trois associés et un apprenti, dans un système laitier, naisseur engraisseur de jeunes bovins et achat de veaux de 14 jours, sur une surface de 360 ha dont 24 % en prairie permanente. Le troupeau se compose de 75 vaches laitières, 60 génisses et 130 jeunes bovins à l’engraissement. Pour les travaux des champs, le GAEC fait appel à une ETA pour le fauchage et l’ensilage mais reste autonome pour le reste des tâches.

Achat de 70 veaux mâles

L’atelier laitier est conduit à 100 % en insémination artificielle. «On essaie de sexer les vingt meilleures femelles» explique Gauthier Vacher, installé en 2019. Avec ses associés, Bertrand et Laurent, il a choisi d’investir dans un robot de traite «par soucis de main-d’œuvre, et pour que l’atelier lait ne s’arrête pas». Ce dernier doit être prochainement installé.

Les veaux femelles permettent le renouvellement du cheptel laitier. Les veaux mâles sont gardés pour l’engraissement. À ceux-ci, s’ajoute l’achat de 70 veaux mâles de deux mois au GAEC des Lilas pour l’atelier de jeunes bovins. L’objectif est de lisser la production annuellement. Cet atelier est historique sur la ferme «au départ c’était pour faire face aux quotas laitiers» expliquent les éleveurs. Aujourd’hui, le bâtiment a plus que doublé et la production est valorisée auprès de l’entreprise Mac Donald’s. En 2023, 78 jeunes bovins ont été abattus à un âge moyen de 19 mois et 20 jours, pour un poids carcasse de 380 kg.

Le GAEC de l’Enclos continue à se diversifier. Il est associé à une unité de méthanisation à Ville-sur-Cousances avec trois autres exploitations du secteur et depuis 2023, il produit de l’énergie solaire qui est revendu à EDF.