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Plan Herbe : Protéger la biodiversité

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«Le potentiel moyen d’économisation d’eau sur l’exploitation est  de 4 %» indiquait Élodie Petitjean, en charge du plan Herbe à la  Chambre d’agriculture de la Meuse.
«Le potentiel moyen d’économisation d’eau sur l’exploitation est de 4 %» indiquait Élodie Petitjean, en charge du plan Herbe à la Chambre d’agriculture de la Meuse.

La Chambre d’agriculture a organisé mardi 19 décembre, deux interventions Natura 2000 afin de comprendre les enjeux de cette zone, le plan Herbe et le réseau Patur’ajuste.

Une vingtaine de personnes étaient présentes, mardi 19 décembre, aux deux interventions sur Natura 2000, le plan Herbe et les dispositifs mis en place par l’équipe de la Chambre d’agriculture pour gérer la gestion de l’eau dans l’élevage et valoriser ses prairies. Le premier thème abordé a été celui du réseau Natura 2000, bien présent dans le département. «Le réseau Natura 2000, dédié à la biodiversité, se divise en deux sections : Zone spéciale de conservation pour les habitats (ZCS) ou Zone de protection spéciale pour les oiseaux (ZPS). vingt-quatre sites meusiens comme le marais de Damvillers sont inscrits Natura 2000, six en ZCS et dix-huit en ZPS» rappelaient les conseillers de la Chambre en charge de ces dossiers. Prenant l’exemple de la Vallée de la Meuse classée en ZPS depuis le 30 juillet 2004 avec plus de 75 communes incluses, 80 % de la zone en prairies permanentes et 83 % en SAU, ils ont souligné la faune présente et les conduites à tenir pour favoriser la nidification des oiseaux représentatifs de ce secteur comme le courlis cendré dont la nidification se fait de mi-mars à début avril avec un envol des jeunes aux alentours du 20 juin. «Il est considéré comme une espèce parapluie, c’est-à-dire que de nombreuses dépendent de lui. 38 couples ont été recensés en 2005, 8 en 2022 et 7 en 2023. Le nombre de jeunes à l’envol est très irrégulier, avec 8 jeunes en 2022 et 7 en 2023 mais c’est quand même positif, en sachant qu’ils ne reviennent pas sur le site au bout de deux-trois ans». Le râle des genêts fait également partie de la faune de la Vallée de Meuse (un individu observé en 2023) tout comme le martin pêcheur, le guêpier d’eau, la pie grièche…

Un accompagnement possible

«La Chambre accompagne pour tout ce qui est suivi de fauches, et le département met aussi en place des mesures d’urgences dans certains cas. À la suite d’un repérage de la localisation des parcelles concernées, il faut effectuer un fauchage tardif pour favoriser la reproduction des espèces, à vitesse modérée, inférieure à 10 km/h, avec des engins adaptés» soulignait l’équipe rappelant les MAEC, aides du deuxième pilier de la PAC, basées sur un contrat volontaire de cinq ans et qui permettent à l’agriculteur de bénéficier d’aides financières en échange de pratiques respectueuses de l’environnement : création de prairies avec retard de fauche au 20 juin : 503 euros par hectare par an, préservation des milieux humides : 150 €/ha/an.

Soutenir l’élevage

Le plan Herbe a été exposé ensuite par Élodie Petitjean qui a détaillé deux actions : «la deuxième action du plan, c’est développer l’économie d’eau sur les élevages. Il faut faire diagnostiquer son exploitation pour identifier les leviers de réduction de consommation, pallier le problème de la qualité de l’eau, améliorer l’accès à l’abreuvement… Le potentiel moyen d’économisation d’eau sur l’exploitation est de 4 %, majoritairement sur le nettoyage, les pulvérisations car les besoins des animaux sont incompressibles». 30 diagnostics sur 28 communes ont déjà été réalisés. Puis le réseau Pâtur’ajuste, visant à diffuser des pratiques d’élevage productives et respectueuses de l’environnement tout en conciliant la santé des animaux, a été évoqué. En effet, des suivis techniques individuels peuvent être mis en place, «c’est intéressant, les techniciens sont venus plusieurs fois, on fait le tour des parcelles et on en ressort avec des pistes à améliorer pour valoriser les prairies et l’élevage» témoignent les agriculteurs qui bénéficient de ce suivi. «Il est possible de rentrer dans le réseau sans être suivi individuellement avec les visites organisées dans les fermes, avec des thèmes techniques qui permettent d’en savoir plus» mentionnait Élodie Petitjean. Trois visites avec dix-huit éleveurs impliqués ont été effectuées cette année et dix éleveurs avec des profils différents (bovins/viande, bovins/lait, céréales ou encore ovins) ont été aidés.