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Visite préfectorale : Lumière sur l’élevage en Meuse

Le préfet et le sous-préfet de la Meuse ont visité la SCEA des Boulaies, une ferme de polyculture-élevage située dans le nord  meusien.
Le préfet et le sous-préfet de la Meuse ont visité la SCEA des Boulaies, une ferme de polyculture-élevage située dans le nord meusien.

Deux élevages meusiens dont la famille Boksebeld, de la SCEA des Boulaies, ont reçu, mardi 10 octobre, la visite du préfet et du sous-préfet de Verdun. L’occasion de faire le point sur la situation de l’élevage dans le département.

Mardi 10 octobre, sur invitation de Nicolas Pérotin, président de la Chambre d’agriculture de la Meuse, le préfet, Xavier Delarue, et le sous-préfet de Verdun, Xavier Pannecoucke, ont visité deux exploitations situées dans le nord meusien, découvrant ainsi la situation et les enjeux de l’élevage bovin sur le territoire meusien. Les invités ont donc pu découvrir la SCEA des Boulaies. Introduisant cette dernière, Nicolas Pérotin n’a pas manqué d’évoquer le sujet de la transmission, rappelant les trois générations qui cohabitent dans la ferme des Boulaies, et d’interpeller à propos de la décarbonation de l’agriculture «qui ne devrait pas s’envisager en décapitalisant l’élevage. D’autant que la consommation de viande a fortement baissé jusqu’il y a une dizaine d’années, aujourd’hui, elle stagne mais nous, comme on produit moins, nous sommes obligés d’importer pour continuer à approvisionner !».

Une exploitation polyculture-élevage

Située à Martincourt-sur-Meuse, la SCEA des Boulaies est une propriété polyculture lait et viande gérée par la famille Boksebeld. À la retraite depuis 1995, c’est Lambertus Boksebeld, originaire des Pays-Bas, qui s’est installé dans le village en 1970 pour exploiter 62 hectares avec 21 vaches. Son fils, Alphonse, a repris la propriété datant des années 1950, en la mettant aux normes et en la transformant entre les années 2000 et 2010 (mise aux normes pour 75 vaches, reprise de foncier et de 30 vaches allaitantes en 2007, achat d’un robot en 2009) jusqu’à l’installation de son fils, Gauthier et d’un associé en 2022. Son épouse Nathalie, secrétaire-comptable, qui possède des parts dans la société et travaille à l’extérieur, s’occupe de l’administratif. Comme la SCEA des Boulaies fait partie d’un groupement d’employeurs, un salarié se rend sur place deux jours par semaine en moyenne. Alphonse Boksebeld est également président de la CUMA de Beauclair, qui comprend cinq salariés, permettant d’obtenir facilement de la main-d’œuvre supplémentaire et du matériels comme une moissonneuse-batteuse et une ensileuse par exemple. Sur les 312 hectares de la ferme, 142 sont en herbe valorisés par les vaches allaitantes, le reste étant principalement des terres labourables, soit 170 hectares. 207 hectares sont situés dans les Ardennes et sont principalement dédiés en terres labourables tandis que 105 hectares se trouvent en Meuse.

Deux sites pour les animaux

90 vaches laitières, de la race Prim’Holstein, sont présentes sur l’exploitation, dont 75 sont traites, produisant 840.000 litres de lait, vendus à l’Union laitière de la Meuse par la suite ; ce qui explique le projet d’acheter un deuxième robot de traite, le premier, installé depuis plus de 10 ans, arrivant à saturation. Mais la famille Boksebeld possède aussi des Charolais (85 vaches allaitantes). Tous ces animaux sont répartis sur les deux sites de la ferme, à Martincourt où sont les vaches laitières, allaitantes ainsi que les taurillons et à Villy qui se compose de génisses et de vaches allaitantes. Si les vaches laitières restent dans un bâtiment ouvert près de l’ancien grenier et silo à foin, tout est mis en place pour leur bien-être comme la brosse, la ventilation par temps de grosse chaleur. Elles sont munies d’un collier émetteur qui permet de récolter certaines données comme des problèmes de santé, la température du lait, ou si elles sont en chaleur et elles reçoivent, une fois par jour, une ration adaptée à leurs besoins, contenant notamment des aliments protéiques qui peuvent venir de malterie. Un peu plus loin dans l’exploitation, sont disposés des petits îlots qui servent à isoler les nouveau-nés afin qu’ils puissent développer leur immunité ; ceux-ci sont nourris avec du lait entier ou reconstitué et dès l’âge de deux mois, ils sont nourris avec une ration de foin. Ils sont ensuite regroupés avec d’autres veaux du même âge dans de petits enclos. Les mâles Charolais sont vendus en broutard à l’âge de dix mois contrairement aux mâles Prim’Holstein qui sont vendus pour la viande rapidement. Si la plupart des génisses Charolaises sont gardées pour renouveler le troupeau, il arrive que certaines soient engraissées pour être également vendues. Les vaches font, quant à elles, trois lactations en moyenne avant d’être renouvelées.

Des projets à l’étude

Le sujet d’une méthanisation a été évoqué au cours de la visite, une «possibilité» selon la SCEA des Boulaies qui préfère néanmoins, pour l’instant, se concentrer sur l’installation de Gauthier et l’agrandissement du troupeau de Charolais avant de se pencher véritablement sur le sujet. Un deuxième robot de traite d’occasion fera ainsi partie des prochains investissements. Cela permettra de trouver une meilleure organisation du travail pour simplifier l’exploitation lors du départ en retraite d’Alphonse Boksebeld. La visite s’est terminée par un verre de l’amitié à la mairie du village et par les mots du préfet : «c’était une bonne visite, avec une belle exploitation et une belle famille».

Après un temps d’isolation de quinze jours, les veaux sont regroupés dans ces petits enclos.
Après un temps d’isolation de quinze jours, les veaux sont regroupés dans ces petits enclos.