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Coup de chaud pour le collège de Damvillers

Les élus étaient nombreux lors de l’inauguration officielle du raccordement du collège Jules Bastien-Lepage de Damvillers à l’unité de méthanisation de Wavrille. Photo : A. J.
Les élus étaient nombreux lors de l’inauguration officielle du raccordement du collège Jules Bastien-Lepage de Damvillers à l’unité de méthanisation de Wavrille. Photo : A. J.

Le collège Jules Bastien-Lepage et des gymnases intercommunautaires de Damvillers se chauffent désormais grâce à la chaleur émise par l’unité de méthanisation de Wavrille. Les élus régionaux et départementaux étaient présents, jeudi 21 décembre, pour inaugurer ce projet novateur.

«Il faut créer un choc de décarbonation de nos activités sur le territoire» a expliqué Jérôme Dumont, président du département, fin décembre lors de l’inauguration officielle du raccordement du collège Jules Bastien-Lepage de Damvillers à l’unité de méthanisation de Wavrille.

Devant les deux sénateurs, Franck Menonville et Jocelyne Antoine, le préfet, Xavier Delarue, le président de la région Grand Est, Franck Leroy et nombreux élus locaux, Jérôme Dumont a souligné la volonté du département de soutenir les initiatives locales et inspirantes en matière d’énergie. «La transition écologique passera par les territoires» a-t-il insisté. «C’est une démarche exemplaire qui favorise la récupération de la chaleur fatale et en même temps, et la création d’une richesse locale» a approuvé Franck Leroy.

Transporter la chaleur perdue

D’après l’Agence de l’environnement et de maîtrise de l’énergie (ADEME), le collège de Damvillers est devenu le premier bâtiment scolaire du Grand Est à être chauffé par la récupération de chaleur en sortie de méthaniseur. Grâce à la mise en œuvre d’un réseau technique enterré, la chaleur «qui serait perdue» est transportée depuis l’unité de méthanisation de Wavrille jusqu’à la chaufferie de l’établissement. Certains bâtiments de la Codecom comme la restauration et deux gymnases bénéficient également de ce système inventif. La réalisation de ces travaux va permettre de réduire les rejets de gaz à effet de serre de 170 t de CO2 par an, ce qui correspond aux rejets annuels moyens de 110 voitures thermiques.

Le réseau est composé de trois sous-stations et de systèmes de gestion technique. Quatre tubes, deux qui viennent de l’unité de méthanisation et deux qui en partent, sont enterrés entre 1,50 et 2,50 mètres de profondeur. La température moyenne dans les tuyaux est de 65° mais peut monter jusqu’à 80°. L’unité de méthanisation qui appartient au GAEC de la Grande prairie est située à 1,2 km de la chaufferie, il n’y a quasiment pas de perte de degrés sur le trajet.

Une volonté territoriale

«Nous valorisons nos effluents d’élevage, nous faisons des économies d’engrais et de fertilisants. L’idée était aussi de valoriser la chaleur. Sur place nous avons simplement installé un échangeur» ont expliqué Michaël et Denis Gillet, les agriculteurs à l’origine du projet. «Cela fait plus de dix ans que nous avions cette volonté» ont expliqué les deux hommes dont l’unité de méthanisation en co-génération est en route depuis 2017.

Après quelques péripéties administratives, ils se sont rapporchés du Conseil départemental pour faire aboutir leur projet. Ils sont fiers d’apporter leur soutien à l’amélioration des conditions d’apprentissage des collégiens du secteur. Le système de chauffage est même devenu un sujet d’étude pour les élèves.

Le budget du raccordement

L’opération a coûté 850.000 €. Elle a été co-financée à hauteur de :

• 6.790 € de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie)

• 251.077 € de la Dotation de soutien à l’investissement des départements (DSID)

• 183.000 € du Fonds européen de développement régional (FEDER)

• 142.292 € du Fonds vert

• 30.316 € de la Communauté de communes Damvillers-Spincourt