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EARL des Bleus Galets : Préserver la nature et la biodiversité

François Urvoy : «en tant qu’agriculteur, je suis attaché au paysage».
François Urvoy : «en tant qu’agriculteur, je suis attaché au paysage».

Distingué par le prix «agriculture durable, biodiversité et agroécologie», lors des Trophées de l’agriculture, François Urvoy, chef d’exploitation de l’Earl des Galets Bleus à Champneuville, s’engage dans des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement, pour préserver les ressources et favoriser la biodiversité.

"J’ai toujours été très sensible à l’impact de l’agriculture sur l’environnement. J’anticipe le climat. Je replante les haies là où il y en avait avant, je pratique la fauche tardive pour protéger la reproduction de certains oiseaux» avait expliqué François Urvoy lors de la remise des Trophées de l’agriculture, à Verdun en septembre dernier. Lauréat du prix de «agriculture durable, biodiversité et agroécologie», l’agriculteur de Champneuville a toujours cherché, dès son installation, en 1999, à réaliser des aménagements agro-environnementaux sur son exploitation des Galets Bleus. Il s’est également engager dans des contrats Natura 2000. Le départ en retraite de son associé en 2020 et la transformation du Gaec en Earl, ne l’ont pas dissuadé de poursuivre son engagement. Actuellement, l’exploitation compte 154 hectares dont 54 ha en prairie, et un troupeau d’Aubracs avec 30 vêlages par an. 

Favoriser la nidification du courlis

Orienté par Laurent Petit, en charge de l’environnement à la Chambre d’agriculture, François Urvoy a opté pour un contrat PSE (Paiement pour service environnemental) proposé par le Département. Cet accord permet une rémunération des agriculteurs pour des actions qui contribuent à restaurer ou maintenir des écosystèmes dont la société tire des bénéfices. Ce contrat de cinq ans s’articule autour de plusieurs obligations. Le premier point concerne la fauche tardive, qu’il exerce sur une parcelle de 13 ha en prairie inondable, propice aux animaux. «Je ne peux faire aucune intervention sur la parcelle du 1er mars au 1er juillet, pour favoriser et ne pas mettre en péril la nidification du courlis cendré» souligne l’agriculteur. Un deuxième volet exige une mise à disposition d’un hectare de jachère mellifère. L’exploitant a été aidé dans ses choix par EMC2 et l’association «Coup de pouce» qui lui fournit des semences pour relancer la biodiversité. Il a introduit cinq espèces (trèfle d’Alexandrie, sainfoin, phacélie, moutarde et sarrasin) pour aider les insectes pollinisateurs à trouver plus facilement des ressources alimentaires de qualité. La parcelle ne doit subir aucune intervention jusqu’à l’automne. François Urvoy a également respecté une troisième exigence, laisser trois hectares de chaume, «pour protéger et laisser un garde-manger pour le petit gibier de plaine». «Cela impose de travailler le sol rapidement à l’automne, car on n’a pas pu semer un couvert» explique-t-il.

Entretenir les haies

En parallèle et toujours dans l’optique de préserver la biodiversité, François Urvoy a répondu à un appel à projet proposé par le CPIE de la Meuse pour réimplanter des haies. Environ 700 mètres ont été repiqués lors d’une journée complète de travail à quatre personnes en janvier 2020. Les plants ont été fournis par l’association, en contrepartie, l’agriculteur s’est engagé à entretenir la haie sur le long terme. Épinette, aubépine, sureau et noisetier feront bientôt le bonheur des oiseaux. En attendant son développement, l’exploitant a protégé les plants en installant une clôture électrique et un grillage sur toute la longueur des buissons. «Si on veut réussir une haie, il faut du temps et de l’entretien» rappelle-t-il. L’exploitant n’est pas novice en la matière car les haies sont présentes sur la ferme familiale depuis plus de 30 ans, «je suis attaché au paysage avec de la végétation haute» exprime-t-il. Soucieux de ne pas maltraiter la nature, il a fait le choix de récupérer les branchages, de les broyer et de les déposer en sous-couche lors des dépôts de fumier. Il organise ainsi du compost tournant en bord de culture depuis quatre années. «Le carbone retourne dans la parcelle. En tant qu’agriculteur, il faut être conscient du rôle que l’on a à jouer sur l’équilibre. Il ne faut pas maltraiter la nature, sinon elle se venge» souligne-t-il.

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