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Valoriser son lisier avec une micro-méthanisation

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 L’Earl du Haut Vent a fait le choix d’installer une micro-méthanisa tion adaptée à la taille de leur exploitation pour valoriser leur lisier.
L’Earl du Haut Vent a fait le choix d’installer une micro-méthanisa tion adaptée à la taille de leur exploitation pour valoriser leur lisier.

L’EARL du Haut Vent, à Marchéville-en-Woëvre, a fait le choix d’installer une unité de micro-méthanisation pour valoriser le lisier issu de leur élevage. Les deux exploitants ont ouvert leurs portes, mercredi 31 janvier, pour expliquer leur décision et le processus de valorisation.

Faire le choix de valoriser le lisier issu de l’élevage tout en installant une méthanisation adaptée à la taille de leur exploitation, c’est le projet qu’ont mis en place Aymeric et Nicolas Sauce, exploitants de l’EARL du Haut Vent, à Marchéville-en-Woëvre, une exploitation sur 200 hectares de 65 vaches, nourries au maïs et à l’herbe. «Nous nous sommes installés avec mon frère, en début d’année 2023 et il y avait plusieurs choses qui n’étaient plus aux normes, et de passer en lisier, au lieu du fumier que nous avions avant, va nous permettre de rentabiliser notre mise aux normes, et d’installer également un deuxième robot de traite» expliquaient-ils à propos, notamment, de leur choix.

Ils ont donc fait appel à Biolectric, une entreprise basée en Belgique et spécialisée dans l’installation de micro- méthanisation adaptée à la taille des exploitations et qui permet de «tirer le meilleur parti des effluents et de produire une source de revenus supplémentaires» soulignait, lors des portes ouvertes, Romain Potier, référent dans tout le Grand Est pour Biolectric.

12 foyers alimentés

«Cette micro-méthanisation que l’on a installé cette année couvre l’équivalent d’une douzaine de foyers. En n’utilisant que le lisier produit par leurs vaches laitières, ils pourront chauffer une habitation, par exemple, par la simple production de méthane transformé en électricité» mentionnait Romain Potier, tout en expliquant le principe de micro-méthanisation «le lisier atterrit dans une fosse avant d’être envoyé par des tuyaux dans le digesteur, une cuve où le lisier se décompose, fermente et produit du méthane qui fait fonctionner un moteur. Ce moteur entraîne à son tour une génératrice qui produit de l’électricité qui sera revendue, et du digestat qui pourra être épandu sur l’exploitation. Tout est prévu, il y a un onduleur pour gérer les micro-coupures, les matériaux sont en inox, le sol intérieur de la cuve est isolé de 8 cm de styrodur et sur les côtés aussi. Pareil, le béton en dalle qui court tout autour de l’installation c’est un béton de 20 cm avec deux treillis de 8. C’est un vrai cocon, la cuve peut ainsi produire 500 KWh par jour en sachant que, sur cette exploitation, la machine est sur un contrat d’achat et de revente donc les deux exploitants achètent ce dont ils ont besoin et revendent 22 KWh. Il est possible de faire un contrat d’auto-consommation mais à l’époque de la signature avec l’EARL du Haut Vent, cette disposition n’était pas possible».

Un processus régulier

«La cuve est alimentée plusieurs fois par jours par le lisier récu péré par la fosse située derrière le bâtiment des vaches, et pour celle-ci, c’est quatre fois par jour, ce qui fait à peu près 10 m3 de lisier par jour» déclarait le référent de Bioléctric qui n’hésitait pas à montrer la structure et le fonctionnement de l’installation en détail : «toutes les 3-4 secondes, il y a de l’oxygène qui est injecté pour nourrir les bactéries, et quand le digesteur est alimenté, il faut savoir qu’il y en a toujours qui rentre et autant qui sort, pour garder un équilibre».

Sur la cuve, un hublot a été intégré pour permettre aux exploitants de vérifier l’intérieur : «si le mélange est vert, c’est un signe qu’il y a du souffre, s’il n’y a pas de bulles cela signifie que les bactéries et le processus de fermentation fonctionnent mal, et si nous voyons de la mousse à la surface cela indique que l’herbe était riche en sucre et donc cela mousse. Pour réduire la mousse, il y a une pale qui est intégrée dans la cuve et qui va tourner» confiait Romain Potier lors de la visite de la micro-méthanisation.

Le digestat produit est, quant à lui, stocké dans une autre cuve qui permet, pour celle de l’exploitation, de le conserver durant neuf à douze mois. «Grâce à cela, nous pourrons l’épandre au bon moment sur nos terres» ajoutaient les deux gérants de l’exploitation.