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Assemblée d'EMC2 Élevage : un contexte de marché bouleversé

De g à d. : Arnaud De Maret et Philippe Mangin (dir. et pdt d’Emc2), Denis Lanterne, Olivier Pergent et Xavier Colson (pdt, vice-pdt, et direct. Emc2 élevage). Photo : A. H.
De g à d. : Arnaud De Maret et Philippe Mangin (dir. et pdt d’Emc2), Denis Lanterne, Olivier Pergent et Xavier Colson (pdt, vice-pdt, et direct. Emc2 élevage). Photo : A. H.

Après un excès d’animaux au plus fort de la crise du COVID, la filière viande doit composer avec une relative pénurie. Dans ce contexte, la recherche de la meilleure valorisation demeure la priorité pour EMC2 Élevage, en s’appuyant sur la segmentation des marchés.

«Nous vivons une période totalement inédite, avec un manque d’animaux à commercialiser, et un impact important sur les prix» a déclaré Denis Lanterne, président de la section élevage d’EMC2, lors de l’assemblée générale réunie à Sampigny, le 3 décembre. Une situation qui s’explique notamment par le redressement de la consommation hors domicile, suite au déconfinement, et à une reprise de la restauration rapide, alors que la production est en baisse.

Dans ce contexte, l’objectif de la coopérative reste de rechercher «la meilleure valorisation possible», a expliqué Denis Lanterne, soucieux de «la forte augmentation des charges», et de sa répercussion dans les contrats.

«Consommer mieux et sans gaspiller»

La coopérative entend poursuivre sur la voie de la segmentation des produits, notamment le Label Rouge et les contrats Prim’Herbe. L’enjeu est aussi d’assurer l’approvisionnement de débouchés qui semblent de plus en plus prisés des consommateurs.

Deux représentants de la grande distribution l’ont confirmé. «Il y a un réel intérêt des clients pour l’origine française et locale», a expliqué Didier Depierre, directeur du magasin Cora de Verdun. Son enseigne s’est engagée à commercialiser 1.200 bovins Label Rouge par an dans ses magasins, un volume «qui sera sans doute dépassé», a-t-il expliqué, soulignant la nécessité «d’une régularité d’approvisionnement». Johann Videira, directeur de Carrefour à Reims, considère les animaux Prim’Herbe, avec «une viande tendre et colorée», comme, «une vraie réponse aux consommateurs, qui veulent consommer mieux et sans gaspiller», a-t-il expliqué.

Animaux jeunes et plus légers

L’évolution des attentes des consommateurs et de la filière, incite à rechercher un nouveau type de production. Chef de projet à l’Institut de l’élevage, Philippe Dimon, a présenté les expérimentations visant à produire des animaux jeunes et plus légers, à même de répondre à la demande de la grande distribution et de la restauration, mais aussi «aux défis sociétaux», notamment la réduction de l’empreinte carbone. Il s’agit de génisses ou bœufs de race à viande ou croisés, abattus entre 14 et 18 mois, avec un poids de carcasse entre 270 et 350 kg, et alimentés avec une ration utilisant au moins 35 % d’herbe.

Un essai mené à la FEPL de Saint-Hilaire sur des génisses a montré l’intérêt économique de ce type de production, qui permet d’utiliser davantage de protéines non consommables par l’homme. Un essai est aussi en cours sur des veaux laitiers croisés, abattus à 16-17 mois à un poids de carcasse de 300 kg, et valorisant le pâturage.

Les directeurs de Carrefour Reims et Cora Verdun étaient présents à l'assemblée. crédit: A.HUMBERTCLAUDE.
Les directeurs de Carrefour Reims et Cora Verdun étaient présents à l'assemblée. crédit: A.HUMBERTCLAUDE.