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Les circuits courts, nouvelle orientation d'EMC2

Les assemblées ont débuté par les sections de Bras, 3D et Poincaré le mardi 30 novembre. Photo : A. HUMBERTCLAUDE
Les assemblées ont débuté par les sections de Bras, 3D et Poincaré le mardi 30 novembre. Photo : A. HUMBERTCLAUDE

Après la méthanisation, dont la première unité a démarré récemment, la coopérative régionale s’engage dans la transformation et les circuits courts, avec la reprise de l’entreprise de charcuterie salaisons « Le Marvillois ». Des sujets évoqués lors des assemblées de section. 

Une fois n’est pas coutume, la coopérative EMC2 a organisé ses assemblées de section (sauf élevage) sur un seul site, le silo de Landres (54) ; à l’endroit même où elle a implanté sa première unité de méthanisation, en fonctionnement depuis un mois et demi, et qui devait être inaugurée quelques  jours plus tard, le 4 décembre. Soit un peu plus de trois ans après son engagement dans cette nouvelle activité.

Un modèle « acceptable »

Philippe Mangin en a rappelé les motivations, « EMC2 ne développe pas la méthanisation pour la coopérative, mais pour les agriculteurs qui le souhaitent, et là où c’est possible ». La nouvelle PAC, qui présente « une grande probabilité de décroissance » selon lui, justifie d’autant plus « de trouver des solutions de revenu supplémentaire, et l’énergie offre cette possibilité», a-t-il rappelé, soulignant des prix du gaz garantis sur quinze ans, et divers avantages tels que la diversification des cultures. Le président voit aussi dans le portage financier de ces unités, dont le coût se chiffre en millions d’euros, le moyen de faciliter leur transmission entre agriculteurs et ainsi de les conserver dans le giron agricole à l’avenir.

Aux interrogations que peut susciter la méthanisation, la coopérative entend répondre par un modèle « acceptable », dont la ressource provient d’un maximum de 15  km alentours, et utilise principalement des effluents d’élevages.  Et avec des conditions d’épandage du digestat qui doivent être « irréprochables» a martelé Philippe Mangin.  A Landres, l’unité réunit 18 exploitations, l’épandage et le suivi agronomique seront assurés par la coopérative. Une bonne demie-douzaine d’autres unités sont en projet, plus ou moins avancés.

Engagement dans les circuits courts

Autre engagement fort, et plus récent, la transformation agroalimentaire et les circuits-courts, avec la reprise au printemps dernier de l’entreprise de charcuterie salaisons « Le Marvillois », dans le nord meusien.  Une société « qui a le savoir-faire », et dont le dirigeant intègre la coopérative. « La part de débouchés est minime, mais on aura pris notre place » a indiqué Philippe Mangin, qui y voit « un point de départ ». Avec en perspective, la possibilité de répondre à la demande des collectivités en produits locaux, inscrite dans la loi Egalim. Car « les agriculteurs seuls n’arriveront pas à satisfaire la demande, il y a besoin de mettre en place une vraie organisation pour que les agriculteurs gardent la maîtrise», a encore argumenté celui qui est aussi vice-président de la région Grand Est.

Une deuxième implantation, prévue avant la reprise, est programmée à Douzy (08). Et d’autres devraient suivre. L’objectif « est d’avoir plusieurs unités sur le territoire dans quelques années » a encore indiqué le président, rappelant que la coopérative a aussi un abattoir, et un réseau de jardineries, dont certaines distribuent déjà des produits alimentaires de la marque « La vie claire ».  

Et la coopérative n’entend pas s’arrêter là pour promouvoir les productions locales. Dès ce vendredi 10 décembre, elle va inaugurer, à la jardinerie Lombard à Verdun, un nouveau rayon baptisé « Au pré des producteurs », où seront regroupés des produits issus de son territoire. Une expérience qu'elle devrait généraliser progressivement dans son réseau de magasins Gamm Vert.