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EMC2 Élevage : Conforter les débouchés sur le long terme

La collecte d’animaux sous label a été multipliée par plus de quatre par rapport à l’exercice 2019- 2020. Photo : A.H.
La collecte d’animaux sous label a été multipliée par plus de quatre par rapport à l’exercice 2019- 2020. Photo : A.H.

Dans une conjoncture marquée par la raréfaction des animaux et la hausse des cours, la section élevage de la coopérative EMC2 continue à sécuriser ses débouchés par les contrats. Les ventes d’animaux sous label progressent, la production de jeunes bovins laitiers va être relancée, et un plan est engagé pour adapter la stratégie.

La section Élevage d’EMC2 était réunie en assemblée générale le 2 décembre à Givry-en-Argonne (51). L’embellie des cours s’est prolongée dans toutes les catégories d’animaux, avec des augmentations de 30 à près de 50 %, du jamais vu de mémoire d’éleveur. La conséquence directe d’une production devenue insuffisante pour répondre à la demande, suite à la décapitalisation des cheptels. La France a ainsi perdu 500.000 vaches laitières et allaitantes en cinq ans.

Collecte en baisse

Cette tendance s’est ressentie au niveau de la coopérative, qui a vu sa collecte diminuer de 10 % sur l’exercice écoulé, soit un total de 77.843 bovins, incluant les apports de sa filiale Seve 2000. Un recul qui concerne en particulier les jeunes bovins, suite à la baisse des remises en place de broutards l’année précédente, et à la spécialisation des élevages laitiers.

Recul aussi du côté des ovins, avec près de 46.000 animaux au total ; l’explication tient notamment à l’arrêt d’un atelier d’engraissement de brebis en Haute-Marne, qui avait été repris par la coopérative. Du côté des reproducteurs, la demande a repris en génisses laitières, après une période de fermetures des marchés export et une faible demande locale ; la vente aux enchères de génisses et vaches laitières, organisée à Belleray, a connu un beau succès, ainsi que celle de taureaux Charolais à Sommepy.

Globalement, le chiffre d’affaires de l’activité élevage progresse légèrement, à 117 M€ (+ 1 %). Le chiffre d’affaires de la coopérative atteint, quant à lui, un niveau record, à 486 M€, sous l’effet de la hausse de la collecte, et des prix des céréales et des appros, pour un résultat de 4,3 millions d’euros (8,5 M€ pour le groupe).

Dans ce contexte particulier, la coopérative continue à travailler pour «apporter la meilleure valorisation possible pour vos animaux sur le long terme», a déclaré le président d’EMC Élevage, Denis Lanterne. Cela passe notamment par la contractualisation. «La loi EGALIM 2 nous amène à renforcer la prise en compte des coûts de production dans nos différents contrats», a-t-il commenté, expliquant que «des contrats tenant compte des coûts de production et du prix de marché, avec une plus-value saisonnalité» ont été mis en place pour les jeunes bovins Charolais, Limousins et Blonds.

Nouveau contrat pour les JB laitiers

Dans un contexte de hausse des cours, la contractualisation avec les éleveurs «devient de plus en plus difficile, tant le prix payé à l’instant T devient l’unique préoccupation», a reconnu Denis Lanterne. La coopérative va proposer un nouveau contrat, pour les jeunes bovins laitiers, afin de valoriser les veaux et répondre à la demande des transformateurs. 

Les ventes de bovins sous label, notamment en race Salers, qui est venue s’ajouter aux Limousins et Charolais, ont par ailleurs continué leur progression, pour atteindre un total de 1.225 animaux, soit 4,5 fois plus que sur l’exercice 2019-2020.

Un plan stratégique en six axes

Face au nouveau contexte de baisse des effectifs et de hausse des cours, la coopérative a lancé une réflexion stratégique pour s’adapter aux évolutions de la filière. Elle se traduit par «un plan de transformation et de repositionnement». Le directeur Xavier Colson, en a présenté les principaux axes : «la relation entre l’adhérent et la coopérative, la rénovation de l’offre de services technique et commercial, l’optimisation de la logistique, l’accompagnement des équipes, la recherche de la meilleure valorisation des animaux, et la gouvernance».

Face à la hausse des coût de l’énergie, l’optimisation de la logistique est un poste d’autant plus important pour EMC2 Élevage, qui doit composer avec un vaste territoire et la segmentation des marchés. Un plan qui s’inscrit dans celui plus global pour l’ensemble de la coopérative, afin de gagner en sobriété énergétique.