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Mettre en réseau les acteurs de la restauration collective

La restauration collective «est la plus concernée par les débouchés» a indiqué Isaline Arnould, responsable marché territoires à la Chambre d’agriculture, en visioconférence. Photo : A. J.
La restauration collective «est la plus concernée par les débouchés» a indiqué Isaline Arnould, responsable marché territoires à la Chambre d’agriculture, en visioconférence. Photo : A. J.

La restauration collective est une source réelle et sérieuse de débouché pour les productions meusiennes. Les pratiques doivent encore évoluer pour mettre en relation les acheteurs et les producteurs locaux et ainsi répondre aux obligations des lois «Egalim» et «Climat et résilience».

Lors du dernier conseil d’administration de la FDSEA, qui s’est tenu le jeudi 22 juin à la salle des fêtes de Thierville-sur-Meuse, son président, Jean-Guillaume Hannequin, a souhaité faire un point sur la Restauration hors domicile (RHD). «Un certain nombre d’agriculteurs se sont engagés dans une démarche de qualité pour répondre à des directives, mais la loi n’est pas bien appliquée» a-t-il indiqué en préambule. Isaline Arnould, responsable marché territoires et diversification à la Chambre d’agriculture de la Meuse a présenté, en visioconférence, les obligations inscrites dans les lois Egalim de 2018 et Climat et résilience de 2021.

Des débouchés en restauration collective

La RHD se décline en deux sections : la restauration commerciale et la restauration collective. Cette dernière «est la plus concernée par les débouchés» a souligné l’intervenante. Elle est fragmentée en quatre : restauration scolaire, restauration médico-sociale, restauration d’entreprises et d’administrations, et autres types de restauration.

L’un des objectifs de la loi Egalim est de favoriser une alimentation saine, durable et accessible à tous. Depuis le 1er janvier 2022, la restauration collective publique a donc l’obligation de proposer un menu végétarien une fois par semaine, et 50 % de produits durables et de qualité dont 20 % de produits biologiques. «Ce pourcentage est calculé sur le montant en euros hors taxe par rapport à la totalité des denrées alimentaires achetées» a expliqué Isaline Arnould. 

Selon les lois «Egalim» et «Climat et résilience», les produits durables et de qualité sont les produits AB, AOP/AOC/IGP, Label Rouge, HVE, «fermiers», issus de la pêche durable ou du commerce équitable... «Mais, ces 50 % ne proviennent pas forcément du circuit-court. Le bio peut venir d’Amérique du Sud» a interpellé un administrateur dans la salle.

Faire évoluer les pratiques

Pourtant, «si nous nous plaçons du point de vue des acheteurs, en Meuse, de nombreux produits sont disponibles directement auprès des producteurs locaux ou par l’intermédiaire de plateformes, telles que Agrilocal 55, Paysan bio lorrain et Les fermiers lorrains» a rappelé la conseillère agricole. Les collectivités ont des budgets à respecter et sont soumises aux règles des commandes publiques. La Chambre d’agriculture les accompagne pour «allotir leurs demandes de denrées alimentaires, pour que les petits producteurs locaux puissent y accéder» a-t-elle poursuivi.

«Il faut que les pratiques évoluent et que les producteurs aillent à la rencontre des établissements pour se faire connaitre, tout en passant quand même par la commande publique. La plupart des gestionnaires sont prêts au changement de leurs habitudes d’achats» a indiqué Isaline Arnould. Une mise en relation des acteurs s’avère la clé de voûte d’une augmentation de l’approvisionnement local.

Dans la salle, des agriculteurs déjà engagés avec certains organismes publics expliquent ne pas se déplacer pour répondre à des établissements trop éloignés, ou à des demandes ponctuelles sur des trop petites quantités. «C’est une question de pratique et de comportement. Nous devons créer des relations durables et sécuriser les achats avec des contrats à l’année» espèrent-ils.