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Ecobio lait, retour sur la campagne 2020

Une vingtaine d’éleveurs du réseau Ecobio lait ont échangé sur les résultats de la campagne 2020. Photo : A.Legendre
Une vingtaine d’éleveurs du réseau Ecobio lait ont échangé sur les résultats de la campagne 2020. Photo : A.Legendre

La présentation des résultats technico-économiques des fermes du réseau Ecobio lait a été l’occasion pour ses membres d’échanger autour de différents sujets, comme le prix du lait ou celui des veaux. 

Une vingtaine de membres du réseau Ecobio lait se sont retrouvés le 28 janvier, à Azerailles (54), en compagnie de leurs conseillers des Chambres d’agricultures départementales, pour échanger sur leurs résultats technico-économiques de l’année 2020. La journée a commencé par un rappel des conditions climatiques de 2020, avec une sécheresse marquée en été, qui a impacté la production fourragère, certains éleveurs ont dû recourir à des achats extérieur de fourrages, jusqu’à près de 400 € / UGB pour l’une des structures. Une situation de déficit fourrager qui ne s’est pas répétée en 2021 : « les rendements ont presque doublé », estime Thierry Prevost, conseiller d’entreprise à la Chambre d’agriculture des Vosges, même si, de l’avis de tous, la qualité n’est pas vraiment au rendez-vous.

Les conseillers ont ensuite présenté une série de résultats économiques. Difficile de tirer des tendances, car les vingt-cinq fermes du réseau, cinq en Meuse, deux en Moselle, huit en Meurthe-et-Moselle et dix dans les Vosges, sont assez diversifiées. Le nombre de vaches laitières varie entre 38 et 163, avec une moyenne à 82, et la production de lait va de 161 500 l à 922 300 l, avec un moyenne de 445 700 l. La stratégie en matière de concentrés est également différente selon les fermes, et va de 42 à 1681 kg de concentrés par vache, minéraux compris, avec une moyenne à 915 kg. A savoir que les 42 kg correspondent aux minéraux distribués par l’Inrae de Mirecourt, qui a fait le choix du zéro concentrés pour les animaux.

Une baisse du prix du lait, pas encore alarmante

Cet exemple mis de côté, toutes les fermes, sauf trois, ont une utilisation cohérente des concentrés : c’est-à-dire que le rapport entre concentrés distribués et lait produit est satisfaisant. Un peu plus d’homogénéité dans les fermes lorsqu’on s’intéresse aux races : prim’holstein et montbéliarde, en pur, se partagent la vedette. Sept fermes ont choisi la prim’holstein, quatre la montbéliarde, et dix présentent un mix des deux races. Les quatre dernières exploitations expérimentent le croisement. « Nous avons essayé d’introduire la Simmental, explique un éleveur, mais nous perdons trop de lait dessus ».

La conjoncture laitière en bio a ensuite été abordée : tous s’accordent à dire que le prix du lait connait une légère baisse et que « ce ne sont pas de bons signaux ». Certains redoutent que « les consommateurs soient perdus face aux différentes démarches qui voient le jour ». Toutefois, pour l’instant les participants ne s’alarment pas, d’autant plus que leurs systèmes sont « très économes, la flambée des coûts de production nous impacte donc un peu moins », estime l’un d’entre eux.

Les échanges sont également vifs au sujet de la vente des veaux laitiers, certains prônant le croisement viande, en blanc bleu belge, pour augmenter le prix des veaux. « J’insémine avec des doses sexées pour le renouvellement, et le reste je croise avec du blanc bleu. Ils naissent petits, et explosent à 15 jours – trois semaines. Je trouve que c’est mieux qu’avec du charolais, qui part moins cher et dont le vêlage est plus difficile », explique un des participants. « Sur ma ferme, à un moment de l’année, j’insémine tout en montbéliarde, et quand j’estime avoir assez pour le renouvellement, je fais le reste en blanc bleu, les bonnes vaches, comme les moins bonnes », ajoute un autre. Et lorsqu’un éleveur leur rétorque « mais, le prix ne paie pas le lait que tu leur donnes ! », ils répondent : « bien sûr que si, car ils partent cher, entre 350 et 400 € à cinq semaines ! ».